Ce procès, les familles de Zyed Benna et Bouna Traoré l'appellent de leurs vœux, elles l'espèrent, elles l’attendent même depuis sept ans. Mais à trois reprises, le parquet s'est opposé à ce que deux policiers, pourtant mis en examen par les juges d'instructions pour « non-assistance à personne en danger », soient renvoyés devant un tribunal correctionnel.
Le parquet a écrit en substance que les fonctionnaires de police ne savaient pas que la vie des jeunes était en danger et conclu par ces deux mots : « non-lieu ». Un non-lieu incompréhensible pour les familles et leur avocat, Jean-Pierre Mignard, qui juge indispensable la tenue d'un procès public.
Pire, prévient Samir Miha, porte-parole des familles de Clichy-sous-Bois : la confirmation d'un non-lieu donnerait raison aux jeunes émeutiers qui ont choisi la violence, il y a sept ans, car cela donnerait le sentiment d'une justice à deux vitesses.
Pour tourner la page, les familles des victimes espèrent donc un procès des policiers. Leur espoir est désormais entre les mains de la Cour de cassation.
Mais si le pourvoi était rejeté, les avocats de la défense affirment qu'ils ne resteront pas passifs. D'ores et déjà, ils envisagent de déposer une citation directe contre au moins cinq policiers, pour « mise en danger de la vie d'autrui ».