Quand ça fait couac, la droite s'en donne à cœur joie. Christian Jacob, patron des députés UMP : « C’est à la fois de l’impréparation, c’est de la cacophonie, c’est de la perte de sang-froid, c’est de l’affolement général. Jamais on n’a vu une situation pareille. »
C'est vrai, Nicolas Sarkozy n'anticipait jamais les décisions du conseil constitutionnel : il se contentait de les critiquer... Mais au-delà de la forme, il y a le fond, et ce sentiment d'amateurisme dont se moque l'ancien ministre UMP Eric Woerth : « La loi sur le logement, c’est la première ‘grande loi’ du gouvernement socialiste, portée par Mme Duflot. Elle a été annulée pour des raisons de cour de récréation, de suivi de la procédure parlementaire. »
Il se trouve que, même à gauche, on veut bien reconnaître une certaine forme d'impréparation. Razzye Hammadi est l'un des nouveaux députés socialistes : « C’est très dur pour nous. On a récupéré un état du pays délabré. On y est matin, midi et soir. Ce n’est pas simple. Il y a des arbitrages à faire. Pendant dix ans, on n’a pas été au pouvoir, il y a une mécanique à mettre en place. On va y arriver. Il faut y parvenir, on n’a pas le choix. On est condamnés à réussir. »
Dix ans d'opposition comme circonstance atténuante : c'est le nouvel élément de langage à gauche, répété partout et par tous... Il y a six mois pourtant, les socialistes assuraient avec force qu'ils étaient prêts à gouverner.