Anticor ne désarme pas. Après une première plainte en 2010, plainte qui n'avait pas prospéré en raison du statut pénal très protecteur du chef de l'Etat, l'association anticorruption vise à nouveau Nicolas Sarkozy.
Anticor élargit cette fois le champ des infractions. Il y a toujours le délit de favoritisme: les sondages de l'Elysée ont été attribués à la société de Patrick Buisson sans appel d'offres. Il y a aussi le délit -beaucoup plus grave- de détournement de fonds publics.
Raymond Avrillier, un militant écologiste, a réussi à obtenir ces fameux sondages après de nombreux recours. Et dans les documents transmis par l'Elysée, le militant a découvert quelques perles. Il y a des sondages partisans, qui concernent le parti socialiste ; il y a aussi des sondages à caractère beaucoup plus privé, relève Jérome Karsanti avocat d'Anticor : «... sur sa vie privée, sur l’importance de Carla Bruni, sur ses relations avec Carla Bruni, le mariage de Carla Bruni et de Nicolas Sarkozy, et la manière dont les Français le perçoivent… deux types de sondages qui sont à l’évidence payés par l’Etat et qui ne relèvent pas du service de l’Etat. Et donc nous estimons que là, il y a détournement de fonds publics.»
Mais avant que Nicolas Sarkozy soit véritablement inquiété par cette affaire, encore faut-il que le procureur de la République accepte d'abord d'ouvrir une information judiciaire.