En début d'année, la vente d'un tableau de Paul Cézanne, Les joueurs de cartes, pour 250 millions de dollars, transaction la plus importante jamais réalisée, imposait le Qatar en faiseur de roi du marché de l'art.
Artprice, société française qui ausculte le marché, révèle aujourd’hui que Doha est devenue la capitale mondiale de l'art contemporain et moderne. Le petit Etat, peuplé de seulement 1,8 million d’habitants a mis en marche depuis plusieurs années une véritable machinerie, s'entourant des meilleurs spécialistes mondiaux. Et achetant avec discernement les artistes les plus cotés dans les différentes régions du monde, afin d'obtenir de très belles collections, le tout à grand renfort de milliards.
« Rien que le meilleur »
Le Qatar construit également les musées du nouveau millénaire, toujours plus démesurés, jusqu'à 90 000 m2 pour un seul bâtiment dont les chantiers sont confiés au plus grands architectes. Thierry Ehrmann, président-fondateur d'Artprice n'est pas étonné : « Depuis la nuit des temps, en tant qu’historien d’art on en parle, le pouvoir de l’art se situe entre le pouvoir temporel politique et le pouvoir spirituel. Depuis la nuit des temps, une guerre n’est consommée que lorsqu’on a l’art d’autrui. L’art est un pouvoir suprême et ils ont parfaitement compris, comme ils ont compris dans l’audiovisuel avec al-Jazira, ils ont parfaitement compris la puissance de l’art ».
« Rien que le meilleur », c est le slogan du Qatar. Un slogan qui fait désormais de Doha un des lieux incontournables de l'art contemporain mondial.