Agrégé de philosophie et désormais ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon est plus que tout autre sensible à ce qui se transmet à l'école, en dehors des connaissances de base liées à chaque enseignement. Ce qu'il souhaite, c'est développer du primaire à la terminale une certaine idée du « bien vivre ensemble ».
Pas question ici d'un retour à l'ordre moral ni même d'instruction civique, au sens où on l'entend habituellement, avec des chapitres sur la citoyenneté ou le fonctionnement de la démocratie.
Le ministre veut aller bien plus loin. Ce qu'il envisage, c'est un questionnement permanent qui serait porté par l'ensemble des professeurs, et qui permettrait aux enfants de se construire dans le respect total de la laïcité. Selon lui, il est important de stimuler la liberté de conscience chez les élèves « pour les arracher à leurs déterminismes familiaux, ethniques, sociaux ou religieux ».
On le comprend à demi-mot, en restaurant une morale laïque, Vincent Peillon veut en fait lutter contre le communautarisme rampant au sein des écoles ; ce fléau caché qui pousse certains élèves à s'injurier en fonction de leurs origines ou bien à refuser d'étudier des sujets qu'ils estiment contraires à leurs convictions.