Les associations de lutte contre la pauvreté avaient espoir que le gouvernement maintiendrait des places d'hébergement d'urgence ouvertes tout l'été, une saison plus meurtrière que l'hiver pour les sans-abri dans la rue. Christophe Deltombe, président d'Emmaüs France, est mécontent : « Ce n'est pas un bon signe d'annoncer les fermetures des centres d'hébergement d'urgence à un moment où, par ailleurs, on va ouvrir un dialogue avec les associations et essayer de réfléchir à la lutte contre l'exclusion. C'est quand même une des choses que nous réclamions : d'arrêter cette politique d'ouverture l'hiver et de fermeture ensuite, c'est-à-dire de remettre des gens à la rue, ce qui est pour nous insupportable. »
En finir avec les politiques saisonnières de gestion de l'hébergement et penser aussi aux solutions de long terme, ce sera de plus en plus difficile, compte tenu des prochaines restrictions budgétaires, selon Matthieu Angotti, le président de la Fédération des associations de réinsertion : « Qui dit restrictions budgétaires dit redéploiement, cela veut dire : ' Je déshabille Pierre pour habiller Paul '. Si on met de l'argent sur l'urgence, on déshabille qui ? Les procédures d'accès au logement. Du coup, ce que l'on gagne d'un côté, on le perd de l'autre et les gens continueront à tourner dans l'urgence sans accéder au logement. Nous disons : arrêtons de déshabiller Pierre pour habiller Paul, faisons une vraie politique de long terme et là tout le monde en tirera profit. »
En tout, ce sont 2 600 personnes sans-abri qu'il va falloir reloger dans l'urgence ces prochains jours.