Le Smic, le salaire minimum en France, sera revalorisé de 2% à partir du 1er juillet 2012. Mais avec une inflation de 1,4%, le coup de pouce du gouvernement ne sera, en réalité, que de 0,6%. Un gain bien mince pour les 2,7 millions de salariés payés au Smic. A peine 22 euros net par mois. De quoi décevoir les syndicats qui estiment que c'est largement insuffisant. Les précédents coups de pouce des gouvernements socialistes étaient beaucoup plus généreux. François Mitterrand l'avait valorisé de 6% en 1981 et Lionel Jospin de 4% en 1997.
Pour Paul Fourier, représentant de la CGT, « cette annonce est une très forte déception et c'est un très mauvais signe envoyé aux salariés qui se sont notamment exprimés en faveur de François Hollande. Le chiffre qu'il faut retenir, c'est 0,6% et cela représente une baguette de pain par semaine ». Même constat pour le syndicat Force ouvrière (FO), pour qui cette mesure va engendrer « frustration et mécontentement chez les salariés ». Toujours selon Force ouvrière, il faut « revoir le calcul de revalorisation du Smic en introduisant un indice de mesure du pouvoir d'achat ».
Renchérir le coût du travail
Mais du côté des petites et moyennes entreprises, c'est également le mécontentement qui prédomine. Cela signifie des difficultés en plus pour les PME. Toute augmentation du Smic va renchérir le coût du travail des emplois les moins qualifiés, comme l’explique Guillaume Cairou, président du Club des entrepreneurs : « Certains experts estiment qu'une hausse de 1% empêche la création de près de 20 000 emplois. Cela va réduire la compétitivité des PME françaises dont le coût du travail est déjà le double au niveau des minimas sociaux comparé aux autres pays de l’OCDE ».
Du côté des grandes entreprises, la présidente du Medef Laurence Parisot a estimé, pour sa part, que cette augmentation de 2% aura « peu d’incidence sur l’emploi et la création d’emplois dans le pays ». Cette hausse du Smic annoncée par Michel Sapin va également avoir un coût pour l'Etat : 600 millions d'euros, selon les dernières estimations.