Après avoir beaucoup consulté, Christiane Taubira fait un constat : elle est aujourd'hui à la tête d'un « grand service public abîmé ». Le ministère de la Justice a souffert d'un empilement de lois « sans souci de cohérence », explique-t-elle. La garde des Sceaux souhaite mettre fin à l'inflation législative. « Mon approche n'est pas idéologique », assure Mme Taubira, avant de promettre que « ce qui fonctionne sera maintenu ».
Premier objectif : rapprocher la justice des citoyens. Ainsi, les actions de groupe, les class actions telles qu'elles existent aux Etats Unis - et qui permettent les recours à plusieurs pour obtenir réparation -, devraient faire leur apparition dans le code de procédure pénal.
Christiane Taubira souhaite également s'attaquer au chantier de la justice des mineurs. Les tribunaux correctionnels pour mineurs devraient disparaître. L'heure est à un retour aux principes fondamentaux de l'ordonnance de 1945. L'éducatif plutôt que la sanction.
Elle promet également la fin du « tout carcéral » et la suppression des peines plancher, au profit de solutions alternatives telles que les peines de probation, le bracelet électronique ou les travaux d'intérêt général.
Enfin, Christiane Taubira entend garantir l'indépendance de la justice. « Désormais, insiste-t-elle, je refuserai toute intervention dans les dossiers individuels ».