Informer le public de l'installation des caméras, limiter la conservation des données, identifier les destinataires des images. Voilà quelques exemples de bonne conduite face à un engouement pour les nouvelles technologies qui prend des proportions inquiétantes, selon la présidente de la Cnil, Isabelle Falque-Pierrotin.
« On a un parc installé qui se déploie vite, constate-t-elle. Et par ailleurs, les technologies sont de plus en plus efficaces et puissantes. Elles peuvent faire de plus en plus de choses. Ça veut dire, par exemple, être capable de dire : "cette personne que je filme, elle a un comportement normal ou anormal". Et on peut commencer à ranger les individus entre non-suspects et suspects. »
L'année dernière, la Cnil a mené 230 contrôles dans des lieux publics et des entreprises. Ses équipes ont relevé de nombreux manquements. « Je dirais qu'au sein de l'entreprise, il y a des dispositifs de vidéosurveillance qui suscitent auprès de nous un certain nombre de plaintes, et des plaintes importantes, observe Mme Falque-Pierrotin. Des caméras qui sont peut-être installées à l'insu des salariés, qui peuvent être cachées à certains égards, ou qui filtrent un local syndical ».
En 2011, la Cnil a compté 935 000 caméras, qui surveillent les Français dans les lieux publics, les entreprises et les immeubles d'habitations.