Inquiète des usages liberticides, la Cnil publie un guide pédagogique sur la vidéosurveillance

Les mauvaises pratiques en matière de vidéoprojection et de vidéosurveillance augmentent. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a reçu plus de 360 plaintes en 2011, un tiers de plus que l'année précédente. Pour limiter les dégâts, la Cnil vient de publier un guide pédagogique. Il est destiné aux professionnels et surtout aux maires qui souhaitent installer des caméras dans leur commune. En dix points, ce guide décline les comportements à adopter pour respecter les libertés individuelles.

Informer le public de l'installation des caméras, limiter la conservation des données, identifier les destinataires des images. Voilà quelques exemples de bonne conduite face à un engouement pour les nouvelles technologies qui prend des proportions inquiétantes, selon la présidente de la Cnil, Isabelle Falque-Pierrotin.

« On a un parc installé qui se déploie vite, constate-t-elle. Et par ailleurs, les technologies sont de plus en plus efficaces et puissantes. Elles peuvent faire de plus en plus de choses. Ça veut dire, par exemple, être capable de dire : "cette personne que je filme, elle a un comportement normal ou anormal". Et on peut commencer à ranger les individus entre non-suspects et suspects. »

L'année dernière, la Cnil a mené 230 contrôles dans des lieux publics et des entreprises. Ses équipes ont relevé de nombreux manquements. « Je dirais qu'au sein de l'entreprise, il y a des dispositifs de vidéosurveillance qui suscitent auprès de nous un certain nombre de plaintes, et des plaintes importantes, observe Mme Falque-Pierrotin. Des caméras qui sont peut-être installées à l'insu des salariés, qui peuvent être cachées à certains égards, ou qui filtrent un local syndical ».

En 2011, la Cnil a compté 935 000 caméras, qui surveillent les Français dans les lieux publics, les entreprises et les immeubles d'habitations.

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