A la télévision, François Hollande veut marquer la différence avec son prédécesseur

François Hollande était l’invité du 20 heures de France 2 mardi 29 mai au soir. Il était interrogé sur le plateau de la chaîne et non pas à l’Elysée. Une façon de marquer sa différence avec son prédécesseur. Sur le fond, le président français s’est montré ferme face à la Syrie. Une intervention militaire est possible dans le pays, à une condition, dit-il, qu’elle soit approuvée par les Nations unies.

François Hollande a évoqué la Russie comme interlocuteur incontournable sur le dossier syrien. Il recevra le président russe Vladimir Poutine ce vendredi 1er juin. Ce sera la première rencontre entre les deux hommes. Convaincre Moscou de changer d’attitude vis-à-vis de Damas sera compliqué, mais le président français est déterminé à le faire. Avec Poutine, ce sera une tâche ardue, mais François Hollande va tout de même essayer, sans illusion excessive néanmoins.

Parallèlement, outre la décision d’expulser de France l’ambassadrice syrienne, une mesure coordonnée avec d’autres capitales occidentales, la France se prononce pour un renforcement des sanctions contre le régime de Damas, ou plus exactement, les hommes du régime de Damas.

Il y a enfin le scénario politique. Oui à un départ de Bachar el-Assad, mais avec une opposition unie et surtout prête à gouverner. C’est pour aller dans ce sens que le chef de l’Etat a annoncé une nouvelle réunion des amis de la Syrie. Ce sera à Paris, sans doute début juillet.

Europe : respecter les Grecs

Sur l’Afghanistan tout d’abord, François Hollande a répété sa position. 2 000 hommes qui sont actuellement au combat quitteront bien le pays fin décembre, et environ 1 500 de plus actuellement en charge de la logistique, dans les mois qui viennent.

Le président n’a pas reconnu d’évolution sémantique en la matière. Pour lui, il respecte son engagement de campagne, sans convaincre totalement sur ce point cependant.

Ensuite, il y a l’Europe. Là encore, c’est sa méthode qu’il a défendue. Le respect des peuples, et en l’occurrence les Grecs, façon de critiquer les propos récents de la directrice du FMI, Christine Lagarde, la concertation avec tous les dirigeants européens et pas seulement dans le cadre du fameux moteur franco-allemand. C’est une petite évolution par rapport à son prédécesseur.

Enfin, avec Angela Merkel, justement, François Hollande admet des divergences, mais souligne que la croissance est désormais prise en compte par Berlin. Il fait remarquer au passage, qu’il a été soutenu en ce domaine par le président Obama, tout en réaffirmant sa volonté de respecter le pacte budgétaire. C’est la synthèse, le sens du compromis, mais sans jamais renoncer aux positions de la France. C’est le style Hollande. Pragmatique, à l’écoute, mais déterminé.

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