A Washington, François Hollande affirme son style présidentiel

François Hollande a beau rencontrer les grands de ce monde, il n'a pas perdu son sens de l'humour et de la répartie, comme en témoigne la tenue de sa rencontre avec la communauté française de Washington, vendredi 18 avril. En public, ses blagues sont une arme redoutable, qui lui permettent de cultiver l'ambiguïté et de choisir ses moments, pour devenir tout à coup tranchant, à son gré.

Avec notre envoyé spécial à Washington, Florent Guignard

Quand il sort de la Maison Blanche, accompagné de Hillary Clinton, François Hollande aimerait bien aller saluer les quelques Français qui l’attendent loin derrière des barrières.

Seulement voilà, le candidat normal est devenu président de la République. Tout est nouveau pour lui. « Oui, j’ai l’impression que le protocole s’est adapté à ma normalité, ou ma normalité au protocole », confie-t-il.

Devant la communauté française, il prend le parti d’en rire : « J’ai eu quelques difficultés, avant les élections, à rencontrer un certain nombre de chefs d’Etat et de gouvernement, et c’était d’ailleurs bien normal ! », lance François Hollande sous les rires de l'assistance. Une référence faite, avec humour, au peu d'entrain voire au refus, des dirigeants étrangers de le rencontrer pendant la campagne présidentielle.

Le président « normal » continuera de faire des blagues, tout en affichant, lorsque c’est nécessaire, autorité et fermeté. Notamment à propos du retrait français d’Afghanistan. « Le retrait n’est pas négociable », tranche-t-il.

Et quand on lui rappelle de vieilles déclarations sur l’inefficacité du G8, club des riches, Hollande s’en sort encore par une pirouette qui en dit long : « Non mais il y a une différence, c’est que j’y suis maintenant ! »

L'équation est délicate pour le nouveau président français : afficher son volontarisme sans tomber dans l’arrogance du néophyte, et sans rappeler son prédécesseur.

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