Au menu notamment de cette première rencontre entre les deux dirigeants : la crise en Europe. Le chef de l'Etat français a plaidé en faveur d'une politique de relance de la croissance. « La croissance doit être une priorité [...]. Sur la croissance, le président Obama a pu marquer une convergence », a déclaré devant la presse François Hollande, en soulignant que les deux hommes avaient « la même conviction, que la Grèce doit rester dans la zone euro ».
Le président américain a indiqué que le G8, qui commence ce vendredi 18 mai au soir à Camp David, devait se pencher sur les façons de promouvoir la croissance en Europe.
Les Américains « chérissent profondément » leur relation avec la France, a par ailleurs déclaré Barack Obama à son hôte, tandis que François Hollande a estimé « très important que je puisse affirmer l'importance que joue la relation entre la France et les Etats-Unis. Entre la France et les Etats-Unis, il y a des causes que nous partageons ».
La question afghane
Au sommet de l'Otan qui doit se tenir dimanche à Chicago, la question du retrait des armées de la coalition sera abordée, ainsi que la mise en place d'un bouclier anti-missile en Europe. Autant de sujets sur lesquels l'approche de François Hollande diverge de celle de son prédécesseur.
A plusieurs reprise, François Hollande a affirmé qu'il entendait procéder au retrait des troupes françaises stationnées en Afghanistan avant la fin de l'année 2012, quitte à rapatrier les hommes d'abord et récupérer le matériel plus tard.
Le président français a donc rappelé sa promesse auprès de Barack Obama. Ce retrait n'est « pas négociable », a-t-il souligné -, tout en indiquant que Paris soutiendrait la mission de l'Otan en Afghanistan par d'autres moyens.
Aussi la première tâche du nouveau président français sera-t-elle de convaincre les partenaires de la France au sein de l'Otan, car ils risquent d'être directement affectés par le coup d'accélérateur mis par la France.
Le bouclier anti-missile
A côté de cette question, aussi pressante qu'épineuse, le président français devra également batailler sur un dossier lourd d'implications à long terme : le bouclier de défense anti-missile en Europe, lancé au sommet de Lisbonne en 2010, et dont l'Alliance prévoit d'annoncer l'achèvement d'une première phase.
Les réserves émises sur ce sujet par le successeur de Nicolas Sarkozy pourraient se voir confortées non seulement par le contexte économique, du fait du coût exorbitant d'une telle défense, mais aussi par la position de Moscou, qui menace de déployer ses propres missiles aux portes de l'Europe si l'Otan persiste dans cette voix.
Or, au moment où les armées de l'Otan, Etats-Unis en tête, cherchent à se désengager du théâtre afghan, alors que les relations avec le Pakistan n'ont jamais été aussi délicates, la Russie apparait plus que jamais comme un partenaire à ménager.