Avec nos envoyés spéciaux à Bourges et Limoges, Florent Guignard et à Dijon, Olivier Chermann
« Ca vous est arrivé d’accueillir un président ici ? » lance François Hollande ce vendredi 27 avril 2012 à Bourges. Réponse de la foule : « Un seul !». Le candidat socialiste continue : «Un seul, je crois qu’il s’appelait François… Je souhaite qu’un François puisse venir l’année prochaine au printemps de Bourges. »
Dans les pas de François Mitterand, jusqu’à l’obsession même au Printemps de Bourges, devant les caméras et le sourire béat, François Hollande assiste à une répétition du groupe Zebda.
A dix jours du second tour et de sa victoire annoncée, François Hollande reste le candidat raisonnablement optimiste : « Je me sens chaque jour un peu plus près du grand rendez-vous. Si je ne me plains pas d’un certain nombre de pronostics qui peuvent être faits, et qui peuvent parfois accabler d’autres, rien n’est fait », tempère-t-il.
Accablé, Nicolas Sarkozy, un peu plus tôt, devant la photo d’un ancien champion d’athlétisme, le président sortant s’est laissé allé à envisager sa défaite. C’est la règle, a-t-il dit, de laisser sa place. François Hollande déduit : « Nicolas Sarkozy, sur le plan sportif, a rappelé une règle qui s’appelle le fair play. Sur le plan politique, ça s’appelle l’alternance. »
L’alternance 24 ans après la réélection de François Mitterand en 1988, c’est le Printemps de Bourges et le « printemps de Hollande».
A Dijon, Nicolas Sarkozy dénonce le « procès stalinien » à son encontre
A Dijon dans le même temps, Nicolas Sarkozy a tenu à apporter des précisions importantes sur ses déclarations depuis le début de la semaine. Des propos jugés extrémistes par certains.
Il est revenu longuement, point par point, sur son programme qui n'a pas changé, selon lui, depuis des mois et s'est aussi longuement adressé aux 6 millions et demi de personnes qui ont voté pour Marine Le Pen.
« Doit-on les nier ? Doit-on les sortir du code électoral ? En tous cas, je n’accepterais pas qu’on donne des leçons à ces Français là quand on s’apprête à vouloir gouverner avec le dernier parti communiste d’Europe », a-t-il lancé à l'intention de François Hollande, qui pourrait s'allier avec le Front de Gauche, composé du Parti communiste et du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon.
Il a aussi demandé aux abstentionnistes du premier tour de bien réfléchir et de ne pas rester chez eux pour le deuxième tour : « si vous ne votez pas le 6 mai, alors il ne faudra pas se plaindre si monsieur Hollande met en oeuvre sa politique de droit de vote aux immigrés et de régularisation de tous les clandestins dans notre pays ».
Nicolas Sarkozy enfin a voulu dire qu'il serait le seul, selon lui, à pouvoir être un président de la République indépendant : « il faut être un homme libre. Pas l’otage d’un côté de madame Joly, de l’autre de monsieur Mélenchon ». Nicolas Sarkozy se rendra ce samedi en Auvergne.