Pour la première fois c’est donc une instance administrative interne au ministère concerné dite commission de réforme qui le dit : le geste fatal et spectaculaire de Luc Beal-Rainaldy, 52 ans, est bien directement lié à son activité professionnelle et même syndicale.
Causalité admise par 4 voix sur 6, celle des 2 médecins et des 2 délégués syndicaux de la commission. Le directeur régional du travail et le représentant du ministère des Finances s’étant eux abstenus.
Quelque 300 fonctionnaires avaient fait le déplacement jeudi soir à Nanterre, en banlieue parisienne, où se tenait la réunion pour demander cette reconnaissance, le suicide de leur collègue témoignant à leurs yeux de la dégradation grave de leurs conditions de travail : politique du chiffre, pression managériale, causes de l’effondrement psychique de Luc Beal-Rainaldy.
Une politique d'entreprise à l’origine aussi, selon les organisations syndicales, de la mort en janvier à Lille d’un autre inspecteur du travail Romain Lecoustre, 32 ans seulement, sorti major de sa promotion et dont de nombreux messages électroniques et lettres manuscrites attestent de la souffrance professionnelle. Une souffrance liée au travail que devrait d’ailleurs reconnaître dès jeudi prochain, la commission de réforme de la région Nord.