France: interrogations autour du coup de filet dans les milieux islamistes

Des 19 personnes soupçonnées d’appartenir aux réseaux islamistes radicaux, arrêtées ce vendredi 30 mars en France dans un vaste coup de filet policier, 17 ont été placées en garde à vue. Certaines doivent être présentées d’ici lundi à des magistrats antiterroristes. Organisée à trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, et n’ayant aucun lien selon le président Nicolas Sarkozy lui-même, avec l’affaire Merah, l’opération du Raid et du GIPN suscite de nombreuses interrogations.

Plusieurs chaînes de télévision étaient sur place vendredi à l’aube pour filmer les interventions policières à Toulouse, Nantes, dans les régions lyonnaise et parisienne et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Des armes ont été saisies au cours des perquisitions, en particulier au domicile de Mohammed Achamlane, leader de Forsane Alizza, un groupe salafiste radical dissous en février.

Une source proche du dossier affirme toutefois qu’une partie de ces armes, notamment les fusils Kalachnikovs, étaient hors d’usage, ce qui pourrait affaiblir les éventuelles accusations de terrorisme.

Aucune arme n’a été trouvée en revanche chez Willy Brigitte, un Français converti à l’islam et condamné en 2007 à 9 ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Un ordinateur et un téléphone portable ont été les seuls objets saisis chez lui par la police.

Selon l’agence Reuters, l’opération policière contre les milieux islamistes aurait été envisagée depuis plusieurs semaines et précipitée dans la foulée de l’énorme émotion suscitée par les 7 meurtres de Montauban et de Toulouse. Pour le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, elle n’est aucunement liée au calendrier électoral. « Les personnes arrêtées étaient animées par une idéologie de combat » affirme-t-il, réfutant tout soupçon d’ « une opération de communication ».

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