France: Adlène Hicheur reconnaît des propos «tangents»

Le procès d’Adlène Hicheur, un physicien franco-algérien soupçonné de terrorisme et travaillant au Centre européen de recherche nucléaire (CERN) de Genève s’est ouvert ce jeudi 29 mars devant le tribunal correctionnel de Paris. Le chercheur est soupçonné d’avoir envisagé des attentats contre la France avec un cadre d’al-Qaïda au Maghreb islamique lors d'une correspondance sur internet.

Cheveux courts, fines lunettes, visage émacié, le corps appuyé sur une béquille, Adlène Hicheur est visiblement éprouvé par ces deux années et demie et détention préventive. Dès le début de l’audience, il est confronté au long résumé de l’enquête : longue énumération de documents saisis chez ses parents et à son domicile, le jour même de son arrestation, longue lecture ensuite, des courriels échangés de janvier à juin 2009, avec un cadre présumé d’al-Qaïda au Maghreb islamique en Algérie.

Des réflexions sur l’islam, la lutte armée contre le régime algérien et les pays européens, dont la France, qui participent ou soutiennent des interventions militaires en Afghanistan ou en Irak. Des évocations d’attentats et de cibles militaires ou industrielles.

« Propos qui ont pu inquiéter, reconnaît Adlène Hicheur, mais des propos seulement. Je n’ai jamais donné suite ». « Mais vous avez continué à en parler avec un homme que vous saviez, lui, motivé par ses actions terroristes », insiste le procureur qui tente, en vain, de faire dire au prévenu s’il est, oui ou non, jihadiste.

Adlène Hicheur invoque, lui, sa fragilité à l’époque ; cloué au lit par une double hernie discale, une zone de turbulences, un délire qu’il paie lourdement depuis deux ans et demi. « Des propos tangents, oui mais déformés, dit-il, par une enquête malhonnête et dégueulasse ».

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