Après la tuerie de Toulouse, François Hollande ne change rien à sa campagne

Après la tuerie de Toulouse, et une semaine où Nicolas Sarkozy a rendossé son costume de président, François Hollande, qui était ce 23 mars dans son fief de Tulle, pour présider une réunion du Conseil général sur le budget 2012, n'entend pas modifier le sens et le cours de sa campagne.

La campagne a repris, et la campagne a changé. François Hollande en convient : les événements de Toulouse « obligent chacun à être dans une forme de gravité ». Mais le candidat socialiste l’assure : « Moi, ça ne me changera pas ». L’enjeu est pourtant bien réel pour celui qui demeure le favori des sondages : comment gérer le nouveau Nicolas Sarkozy, représidentialisé à la faveur d’un de ces événements imprévus qui bouleversent une campagne, et peuvent en modifier le sens, voire l’issue.

Pas question pour lui de se lancer dans la polémique : « Nicolas Sarkozy était dans son rôle », glisse-t-il. Prudent, il juge aussi « prématurée » toute conclusion sur d’éventuelles défaillances des services de renseignement. Mais juge impossible le vote d’une loi avant l’élection. Que le thème de la sécurité refasse ainsi surface, officiellement, ça ne l’impressionne pas : « Le bilan de Nicolas Sarkozy est un échec dans tous les domaines, dit-il, y compris la sécurité ».
Ainsi se rassure le candidat socialiste : « Ceux qui pensent que Nicolas Sarkozy n’a pas un bon bilan ne changeront pas de position. Les Français sont lucides », répète François Hollande.
Le candidat du Parti socialiste ne va donc rien changer. Ce serait l’aveu d’une faiblesse, pire, d’un mouvement de panique. Mais on le sent pressé de tourner la page. Reprendre le cours d’une campagne qui restait, jusqu’à cette semaine, basée sur le rejet de Nicolas Sarkozy.

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