Sarkozy-Borloo : retrouvailles à Valenciennes

C’est à l’occasion d’un déplacement à Valenciennes, son fief, que Jean-Louis Borloo a officiellement apporté son soutien à Nicolas Sarkozy pour la campagne présidentielle. Après le rendez-vous manqué du meeting de Villepinte, où Jean-Louis Borloo ne s’était pas rendu, les deux hommes se sont efforcés de donner l’image d’une relation sans nuage.

Avec notre envoyée spéciale à Valenciennes

Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo sont arrivés tout sourire dans un quartier rénové de Valenciennes, presque bras dessus bras dessous. Et Nicolas Sarkozy a tout de suite savouré cet instant en déclarant : « D’abord, c’est une belle journée parce que depuis cinq ou six jours, c’est la première fois qu’on peut être un peu détendu. Deuxièmement, c’est une occasion de venir à Valenciennes par un ciel magnifique. Avec Jean-Louis, on avait bien préparé ça. Ca fait longtemps que je n’avais pas eu une journée comme ça ».

« Avec Jean-Louis, on a toujours parlé »

Et pour cause, après la tension provoquée par la tuerie de Toulouse, qui a obligé Nicolas Sarkozy à renfiler son habit de président pour gérer une crise douloureuse, ce déplacement d’un candidat de retour dans la campagne aux côtés d’un Jean-Louis Borloo, enfin rallié, est tombé à point pour détendre l’atmosphère. Alors pas question d’aborder les sujets qui ont pu fâcher et d’évoquer les désaccords. Nicolas Sarkozy a minimisé la brouille : « Jean-Louis et moi on a toujours parlé, bien sûr, et puis vous savez dans la vie politique, il y a des rythmes, il y a des moments ».

Même attitude pour Jean-Louis Borloo dont les doutes sur la campagne semblent s’être évaporés. Il déclare ainsi : « Moi, je porte le social concret et donc je veux que cela soit très présent et ça sera présent : la France forte et la France juste ». Quelques instants après, il lâche même dans un souffle : « Le virage social de la campagne, il est là ».

Borloo n’a plus d’états d’âme

Jean-Louis Borloo n’a plus d’états d’âme et joue le jeu de la campagne en faisant valoir son expertise sur les quartiers difficiles : « Le vivre ensemble, il a progressé… Il n’y a que ceux qui ne sortent pas du Quartier Latin qui ne se rendent pas compte à quel point l’internet… l’art, les spectacles… tout ça, ça vient de nos quartiers en partie et toute la société française l’a intégré. On n’a même plus besoin de quotas. Rien n’est parfait, il faut encore faire des efforts. Mais la société française est plus apaisée que jamais, contrairement à un discours que j’entends et qui finit par m’énerver ».

La cible de cette sortie ? François Bayrou, qui a plusieurs fois dénoncé les méfaits d’un Sarkozy diviseur et s’est inquiété d’une société où montent la violence et l’intolérance. Le candidat centriste est prévenu : avec Jean-Louis Borloo, Nicolas Sarkozy a désormais sa caution sociale.

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