Assaillis de questions au sein de leur propre communauté, les imams de France et la Mosquée de Paris ont décidé d'y répondre en s'appuyant sur les avis les plus autorisés en la matière. Des savants, des théologiens et des techniciens venus d'Arabie, d'Indonésie, de Malaisie et d'Europe vont donc les aider dès le 15 mars à revenir aux principes fondamentaux de l'abattage rituel pour définir ce qui est licite ou non de façon très précise.
Cela permettra à la fois d'informer en toute connaissance de cause les fidèles et de remettre un peu d'ordre au passage dans la production de viande halal, pas toujours conforme à la loi coranique et pas toujours bien contrôlée. Cela permettra aussi, en confrontant les expériences des uns et des autres, de prendre en compte certaines innovations technologiques permettant d'abréger la souffrance animale.
Enfin, cette commission théologique aura pour vocation d'examiner toutes les questions sous-jacentes, restées jusque-là inexplorées, comme la traçabilité de la viande, sa revente dans le circuit traditionnel et les implications d'un étiquetage nouveau sur son prix de vente. Comme le souligne Dalil Boubakeur, le recteur de la Mosquée de Paris, ce sera une façon de « prouver que l'Islam n'est pas une religion figée mais une religion qui réfléchit ».