Ces histoires de viandes, en pleine campagne, ça commence à les embarrasser, les députés de la majorité, à l'image de Christian Jacob, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale : « Il y a 50 000 autres sujets d’importance. J’ai le sentiment que la presse est uniquement mobilisée là-dessus. Je vous invite à regarder quand même un peu les autres sujets qui intéressent les Français aussi ».
Le débat sur la viande halal n'incombe pas à la presse, mais à Marine Le Pen d'abord, suivie de Nicolas Sarkozy et le choix du président sortant n’emballe pas Hervé Mariton, un autre député UMP. « Il se trouve que je ne suis pas candidat à l’élection présidentielle et que mes autres collègues ici ne sont pas davantage candidats à l’élection présidentielle, donc c’est assez logiquement le candidat-président qui met en avant les thèmes qu’il choisis. Dans ma circonscription, les citoyens parlent d’emplois, les citoyens parlent de sécurité, les citoyens comprennent qu’il y a un choix important au moment de l’élection présidentielle et en même temps sont demandeurs d’une campagne qui ne soit pas trop agressive », fait remarquer le député Mariton.
Explication donnée par l'un des porte-parole de François Hollande, Bruno Le Roux : Nicolas Sarkozy tente ainsi d'échapper à son bilan. « Et donc on essaye de trouver des échappatoires, on essaye de trouver d’autres débats et donc c’est médiocre ! », s’exclame Bruno Le Roux.
Le message semble avoir été entendu ; après avoir rajouté de l'huile sur le feu, le Premier ministre François Fillon rencontrera les représentants juifs le mercredi 7 mars et musulmans le jeudi 8 mars.
A la veille de cette rencontre, Joël Mergui, le président du Consistoire central, et Gilles Bernheim, le grand rabbin de France, appellent les politiques de tous bords et de tous les camps à cesser d'instrumentaliser les religions pendant la campagne électorale. Ils rappellent que la mission de Premier ministre n'est pas « d'exprimer des opinions personnelles sur la signification de rites religieux, mais de préserver ces libertés, en évitant des propos offensants à l'encontre de ceux qui associent leur foi à la pratique de rites ».