Moins d'une heure après la décision des sages, Nicolas Sarkozy a chargé le gouvernement de préparer un nouveau texte prenant en compte l'avis du Conseil constitutionnel.
C'est à l'initiative du chef de l'Etat, qualifiée de manoeuvre électoraliste par la gauche, que Valérie Boyer, députée UMP, a été chargée de porter ce texte devant le Parlement. Un texte qui a déclenché la colère des Turcs, leur Premier ministre Recep Tayyip Erdogan y voyant « une montée de l'islamophobie et du racisme en Europe ».
En France, cette proposition de loi avait été contestée tous azimuts, indépendamment des appartenances partisanes, et jusqu'au sein même du gouvernement par les ministres Alain Juppé et Bruno Le Maire.
Alors que Nicolas Sarkozy prend acte, donc, de cette décision, la Turquie se réjouit de cette censure et envisage même la reprise des relations politiques, économiques et militaires suspendues depuis plus d'un mois avec la France.
Les Arméniens de France ont eux fait part de leur déception, si ce n'est plus. Seta Papazian, présidente du collectif VAN (Vigilance arménienne contre le négationnisme), estime que la décision du Conseil constitutionnel est motivée par des raisons politiques plus que juridiques.
A 53 jours du premier tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy n'a pas l'intention de renoncer. Il doit rencontrer les représentants de la communauté arménienne très prochainement afin de toujours les assurer de son soutien.