A Villeurbanne près de Lyon, Jean-Luc Mélenchon, lors de son grand meeting national du 7 février, a vertement attaqué, une nouvelle fois, Marine Le Pen. Celle qu’il avait qualifiée de semi-démente quelques jours plus tôt. « Chassez la Madame de vos usines, des cités et des milieux populaires », lance- t-il devant plus de 8 000 ouvriers venus l’acclamer et écouter ses propositions pour la présidentielle. Marine Le Pen est bel et bien dans le collimateur du leader du Front de gauche.
« La France, poursuit-il, c’est liberté, égalité, fraternité et ça ne regarde pas la couleur de la peau ». Jean-Luc Mélenchon dénonce également la fascination de ceux qui sont hypnotisés par le cobra Le Pen. Enfin, il a raillé pour finir cette famille qui à chaque génération n’arrive pas à exister sans détester quelqu’un. « Le père, hurle Jean-Luc Mélenchon, c’était l’antisémitisme, la fille c’est contre les musulmans, la génération suivante va s’en prendre aux bouddhistes, aux taoïstes, car il y a des Chinois partout ».
La foule est conquise. Voilà pour le discours dans les meetings et sur le terrain le Front de gauche attaque aussi le FN. Plus de huit millions et demi de tracts appelant à dénoncer l’imposture Le Pen et démontant son programme ont été distribués.
Et on comprend facilement cette attitude de Jean-Luc Mélenchon contre le Front national. Toutes les études d’opinion sont unanimes : les ouvriers voteront plus Le Pen que Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle. Selon les dernières enquêtes, 39% des ouvriers choisiront Marine Le Pen contre 6% pour Jean-Luc Mélenchon. Et les cadres du Front national jouent plutôt la carte du mépris contre ces attaques. Pour eux comme pour Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon est discrédité parce qu’il a participé au gouvernement Jospin et qu’il a passé 31 ans au Parti socialiste.
Reste que le Front national a encore des difficultés à s’implanter ouvertement dans les usines où le milieu ouvrier est très bien organisé grâce surtout aux actions et aux relais des syndicats.