La clé de voûte de l'accusation repose sur les enregistrements clandestins réalisés par le majordome de Liliane Bettencourt. Des enregistrements dont la Cour de cassation a confirmé la semaine dernière la valeur probante.
Lorsqu'en 2007 Eric Woerth était ministre du Budget, son épouse Florence a été embauchée par Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. Il s'agissait de faire plaisir au ministre, dit le gestionnaire dans l'un des enregistrements. L'enquête de police a montré que le ministre lui avait ensuite remis la Légion d'honneur. Voilà pour le volet trafic d'influence.
Mais les enregistrements clandestins ont également mis en évidence que le gestionnaire de fortune pourvoyait, par ailleurs, au financement de l'UMP car cela, dit-il dans une conversation, pouvait être utile. Rapidement l'aspect financement politique a amené un soupçon, celui d'un financement illicite. Soupçon renforcé par les déclarations répétées de Claire Thibout, l'ex-comptable de Liliane Bettencourt. Elle affirme dans plusieurs dépositions qu'elle a eu connaissance de remises d’espèces lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
Après un an d'investigations discrètes, les juges bordelais sont passés à la vitesse supérieure. Ces dernières semaines, ils multiplient les mises en examen.