Dans le sillage des cours du pétrole, les prix à la pompe n’en finissent pas de battre des records. Selon le dernier relevé de l’Union française de l’industrie pétrolière (Ufip), publié lundi 16 janvier 2012, le litre de super sans plomb atteint désormais 1,55 euro en moyenne. Quant au gazole, le carburant le plus utilisé en France, il s’établit à 1,42 euro. Leur plus haut niveau historique.
Cette envolée des prix de l’essence tient à la conjugaison de plusieurs facteurs. Et tout d’abord, la hausse des cours du brut. Le baril de Brent de la mer du Nord se négocie, en effet, à plus de 112 dollars le baril. Il faut dire que la demande de brut explose, des grands pays émergents, le Brésil, l’Inde ou la Chine, en pleine croissance, tirent les cours vers le haut en achetant toujours plus de brut.
Craintes sur la production en Iran et au Nigeria
Mais dans le même temps, les tensions géopolitiques avec l’Iran, entre menace d’embargo européen sur le brut et contre-menace de fermeture par Téhéran du détroit d’Ormuz, par où transite une large part de la production pétrolière du Golfe tirent également les prix vers le haut. Sans compter les tensions au Nigeria, premier producteur africain, et la baisse de la production libyenne.
Mais surtout cette envolée des prix coïncide avec une faiblesse de l’euro comme l’explique le président de l’Ufip, Jean-Louis Shilansky : « La faiblesse de l’euro est une bonne chose pour les exportations, mais pas pour les importations de produits libellés en dollars, comme les produits pétroliers ». Plus l’euro est faible, plus cela coûte cher de s’approvisionner en pétrole. Les consommateurs payent ainsi les conséquences de la crise de la dette dans la zone euro, principale cause de la faiblesse de la monnaie unique, alors que l’euro jouait auparavant un rôle d’amortisseur en cas d’envolée des cours du brut.
Pas de hausse de la TIPP
Cette hausse frappe de plein fouet les automobilistes français, déjà lourdement mis à contribution en 2011 lorsque les prix s’étaient envolés. Pour ne pas peser un peu plus sur leur pouvoir d’achat, le ministre de l’Economie François Baroin a déclaré, lundi 16 janvier 2012, que le gouvernement n’augmenterait pas la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), dans le cadre du nouveau financement de la protection sociale. La TIPP est une taxe sur les produits pétroliers raffinés destinés à être utilisés comme carburant ou combustible. Elle est perçue au moment où ces produits sortent des raffineries pour être distribués et son montant est fixé par la loi de finances.
Reste à savoir comment les prix de l’essence vont évoluer dans les prochains mois. Pour le président de l’Ufip, il est peu probable que l’on assiste à une flambée des prix, beaucoup plus élevée que celle d’aujourd’hui. « Les Saoudiens ont averti que si la situation s’aggravait, ils allaient mettre davantage de pétrole sur le marché. Reste une inconnue : l’évolution de l’euro. En tout état de cause, les prix à la pompe sont à un niveau très élevé, et les perspectives de baisse sont très limitées », estime Jean-Louis Shilansky.
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