France: Jeanne d’Arc au cœur du débat politique à droite

En marge du marathon des voeux présidentiels, Nicolas Sarkozy est dans les Vosges, dans l'est de la France, ce vendredi 6 janvier 2012, pour célébrer le 600e anniversaire de Jeanne d'Arc. Une figure emblématique de l'histoire de France monopolisée par le Front national qui honorera, lui, la mémoire de la Pucelle d'Orléans le samedi 7 janvier à Paris. A moins de quatre mois de la présidentielle, Jeanne d'Arc reste plus que jamais un véritable enjeu politique.

Six cents ans après sa naissance, la mythique Jeanne d'Arc, «héroïne de la résistance» et «symbole de l'unité nationale» suscite encore toutes les convoitises à droite.

A l'approche de l'élection présidentielle, voilà une icône nationale que le chef de l'Etat n'est pas prêt à laisser à la seule extrême droite. Comme il l'avait fait durant la campagne de 2007, Nicolas Sarkozy devrait donc -ce vendredi encore- exalter la figure patriotique de la Pucelle d'Orléans, après un pèlerinage qui le conduira de sa maison natale à Domrémy, à Vaucouleurs où elle lança sa fameuse campagne contre les Anglais.

Pour le président pas encore officiellement candidat, il s'agit à nouveau de prendre de la hauteur, de tenter d'incarner la France en rendant hommage à ses symboles, tout en faisant un appel du pied à l'électorat du Front national qu'il avait en partie séduit en 2007. Un braconnage présidentiel sur les terres du FN vivement dénoncé par sa patronne, Marine Le Pen, qui rendra également son propre hommage à Jeanne d'Arc samedi au pied de sa statue au coeur de Paris.

Marine Le Pen effectue aussi sa rentrée politique, sur les pas de Jeanne

Voeux à la presse, apparition dans le journal télévisé de 20h, Marine Le Pen, présidente et candidate du Front national à la prochaine élection présidentielle faisait sa rentrée jeudi 5 janvier. Et elle se réjouit de voir Nicolas Sarkozy se déplacer en Lorraine sur les traces de Jeanne d'Arc, l'héroïne que le Front national est le seul à honorer sans interruption depuis 30 ans selon la patronne du parti.

Marine Le Pen explique donc que le locataire de l'Elysée représente l'exact contraire des valeurs véhiculées par la Pucelle d'Orléans : le combat, la liberté, la souveraineté et la défense de la France et des Français. Ces valeurs, la présidente du Front national entend les incarner en 2012 en se présentant comme la candidate de la Nation contre le mondialisme.

Le protectionnisme, mot-clé de la campagne frontiste

Pour cela, Marine Le Pen a un credo, le protectionnisme. Le protectionnisme national plutôt qu'européen, s'entend. Le protectionnisme qui, dans l'esprit des économistes sur lesquels s'appuie le Front national conduira nécessairement à la ré-industrialisation. Le terme est repris par nombre de candidats, des joueurs de pipeau qui n'en font qu'un vulgaire thème de campagne selon la candidate frontiste, qui se présente comme la seule sérieuse à ce sujet.

Encore faut-il pour cela qu'elle puisse être candidate. La collecte des 500 parrainages de maires nécessaires à la candidature est présentée comme un véritable calvaire. Pire qu'en 2007 et en 2002, quand Jean-Marie Le Pen faisait lui aussi état de grandes difficultés, avant finalement de se présenter comme il le souhaitait à l'élection présidentielle.

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