Depuis 1903, tous les romanciers français rêvent d'obtenir le prix Goncourt. Non pour le montant de la récompense - l'Académie ne décerne qu'un chèque de 10 euros - mais plus pour la célébrité et pour les droits d'auteur que cette distinction génère : en moyenne un Goncourt se vend à 400 000 exemplaires. Mais c'est surtout l'agitation médiatique autour de ce prix qui bénéficie aux écrivains et cela dès les premières sélections annoncées par le jury, être dans la course, c'est déjà très important.
David Foenkinos en a fait l'expérience. Son nouveau livre Les souvenirs a failli aller en finale cette année, comme le précédent. « Il y a deux ans, j’ai été le seul livre être sur le Goncourt, le Renaudot, le Femina, le Médicis, l’Interallié… Alors, c’est excitant, mais quand on n’a rien au bout du compte – ce qui a été le cas du livre – c’est un peu décevant. Moi, j’ai été plutôt à me dire que c’est merveilleux d’être sur toutes les listes’. »
Si cette palme d'or des lettres offre plus de notoriété aux écrivains, en revanche, les lauréats n'ont pas la garantie de passer pour autant à la postérité. Plus que la fortune et la reconnaissance, le Goncourt apporte surtout la liberté. Comme s'ils n'avaient plus rien à prouver ou à espérer, les heureux lauréats se permettent quelques fantaisies, comme Didier Decoin, primé en 1977. « Je me suis dit que le Goncourt serait une petite clé magique qui ouvrira un certain nombre de portes qui en principe sont fermées. Je voulais écrire des nouvelles, je voulais faire jouer une pièce de théâtre, je voulais faire une réalisation de film. Et c’est vrai, quand j’ai dit je veux réaliser un film, on m’a dit : ‘c’est amusant, un Goncourt qui dit « moteur », « action », « coupé », c’est drôle’. Donc j’ai pu faire mon film. »
Et Didier Decoin sera ce 2 novembre à 12h45 devant les caméras puisque c'est lui, le secrétaire du jury Goncourt qui annoncera le nom de l'heureux gagnant pour 2011.