En 2010, la France avait encore accepté de vendre pour plus de 192 millions d'euros d'armement à la Libye, comprenant un nouveau lot de missiles Milan et un programme de remise en état des Mirage libyens.
Les industriels de l'armement espéraient placer à moyen terme pour 4,5 milliards d'euros d'armement dans la Libye du colonel Kadhafi. Mais selon le ministère de la Défense français, tout s’est arrêté très vite. « Les livraisons ont été interrompues dès que la dégradation dans ces pays a été avérée. Un mois avant le vote de la résolution 1973 sur la Libye aux Nations unies, les mouvements étaient déjà gelés vers ce pays », assure le général Philippe Pontiès, porte-parole du ministère.
Selon le même rapport, la Tunisie comptait également acheter avant la révolution pour 15 millions d'euros d'armement à la France. Début janvier, trois hélicoptères Gazelle d'occasion avait été bloqués. Le ministère des Affaires étrangères souligne aujourd'hui que toutes les discussions sont suspendues avec le Yémen et la Syrie.
En revanche, la France soutient l'effort de réarmement dans la zone sahélo-saharienne. « Ce sont des pays avec lesquels la France travaille notamment pour la lutte antiterroriste, il n’est donc pas anormal qu’il y ait des échanges », explique encore le général Pontiès. En 2010, la Mauritanie avait passé commande auprès de la France de 18 millions d'euros de matériel militaire. Une goutte d'eau, comparé aux 3,3 milliards d'euros de contrats signés au Proche-Orient sur la même période.