Après sa nette victoire pour l’investiture socialiste à l’élection présidentielle, François Hollande, s’est posé immédiatement en rassembleur de son parti. C’était primordial pour le député de Corrèze : il devait obtenir une très large majorité mais aussi afficher publiquement une image forte.
Et il l’a obtenue : tous les candidats malheureux à la primaire citoyenne (à l’exception de Jean Michel Baylet, le président du Parti Radical) étaient rue de Solferino - le siège du PS - dès l’annonce des résultats : Martine Aubry, la finaliste du deuxième tour, Ségolène Royal la candidate de 2007, Arnaud Montebourg, le troisième homme surprise de cette primaire et Manuel Valls. Tous ont salué le résultat et encouragé le vainqueur, ils seront tous derrière lui. C’était indispensable d'afficher leur unité.
Réorganiser le parti
Battue en finale, Martine Aubry retrouve son poste de première secrétaire du PS. Alors, les proches de François Hollande voudraient bien réorganiser la direction du parti. Harlem Désir, numéro deux du PS, juge normal et même nécessaire de faire de la place à l’équipe du candidat Hollande. Le poste de Benoît Hamon pourrait également évoluer, lui qui représente l’aile gauche du parti tout en étant le porte-parole.
Certains prônent un élargissement de la direction qui doit se traduire très rapidement dans le nouvel organigramme. Car pour bien comprendre, le PS est structuré de cette façon depuis le congrès de Reims en 2008 avec Martine Aubry à sa tête. Avec cette élection à la primaire, il est clair que la donne a considérablement changé et la question d’une réorganisation du PS est clairement posée.
« Il faut rééquilibrer l’équipe de direction » estime par exemple Julien Dray. Pour le député de l’Essonne, François Hollande n’y est pas représenté : « il faut y faire rentrer un certains nombre de gens proches de Hollande ». Juste une réorganisation car Pierre Moscovici, coordinateur de la campagne du candidat socialiste à la présidentielle, assure qu’il n’y a « pas la volonté de prendre Solferino ». Reste que, désormais, les choses vont s’ajuster car les discussions avec les partenaires du PS, du Front de gauche aux écologistes, sont en cours. Ces négociations portent en particulier sur les législatives de juin 2012.
Appel au rassemblement
Dimanche 16 octobre, François Hollande a aussi plaidé pour un rassemblement au-delà du PS. Il s’est adressé aux écologistes emmenés par Eva Joly et au Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon mais aussi, implicitement, aux centristes n’appartenant pas, ou plus, à la majorité présidentielle. Il s’agissait juste d’un premier appel du pied mais il y en aura d’autres.
Pour la course à l’Elysée, le candidat Hollande n’est pas pressé d’organiser son équipe de campagne. Elle sera constituée dans les prochaines semaines plutôt que dans les prochains jours. Le vainqueur de la primaire veut prendre son temps et, lorsqu’il en aura décidé, il aura un dispositif et une équipe en cohérence avec le parti.
Désormais, François Hollande va laisser le champ médiatique et politique à la majorité « c’est le jeu de la démocratie » a-t-il martelé. Mais il reviendra très vite sur le devant de la scène : dès samedi prochain 22 octobre lors de son investiture officielle à Paris. Le candidat n’y prononcera pas un discours de lancement de campagne mais de clôture de la primaire. Puis il prendra quelques jours de repos.