De notre envoyée au tribunal de Meaux,
Au départ, le ministère public avait requis une amende similaire d’un montant de 150 eurospour les deux femmes voilées, Hind Ahmas, 32 ans et Najate Naït Ali, 36 ans, ainsi qu’un stage de citoyenneté.
Au final, Hind a été condamnée à payer une amende de 120 euros et Najate 80 euros, tandis que le stage de citoyenneté a été supprimé. Les deux femmes et leur avocat ne se sont pas présentés à l'audience qui a débuté à 9h00.
Un peu plus tard, le porte-parole de l’association Touche pas à ma Constitution, Rachid Nekkaz est arrivé pour soutenir la cause des deux femmes voilées, dans une cérémonie savamment orchestrée. Il s’est engagé à payer les amendes et a rédigé les deux chèques qu’il a remis au tribunal.
Autre moment fort : c’est l’arrivée d'un bus qui venait d'Avignon, avec à son bord, Kenza Drider, elle aussi, en voile intégral. Venue soutenir « ses sœurs », la jeune femme, qui s'est fait connaître depuis deux ans par ses prises de position sur le port du niqab, était présente, surtout pour annoncer sa candidature à l' élection présidentielle de 2012.
D’ores et déjà, Hind et Najate se disent satisfaites de cette condamnation et elles comptent déposer un pourvoi en cassation.
Le 5 mai dernier, les deux femmes étaient venues intégralement voilées devant la mairie de Meaux pour « fêter la première amende » du député-maire, Jean-François Copé, par ailleurs, secrétaire général de l'UMP (Union pour un mouvement populaire), inspirateur de la loi sur le voile.
Depuis l'entrée en vigueur de la loi, le 11 avril dernier, 159 femmes sur 201 contrôlées ont été effectivement verbalisées sans que l'affaire ne soit portée en justice.
La France est le premier pays européen à avoir procédé à une interdiction généralisée du port du voile intégral. Une mesure qui concernerait quelque 2 000 femmes dans le pays.
À consulter :
Nicolas Sarkozy contre le foulard islamique. Article RFI du 21/4/2003.