DSK a prévenu dimanche 18 septembre sur TF1 : « Je ne veux pas m’immiscer dans la primaire. »
Et pourtant, quelques petites phrases distillées dans son interview sur TF1 font tanguer le camp Aubry. « Oui, je voulais être candidat ». Oui, « il y avait bien un pacte » entre Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn. Le fameux pacte de Marrakech, dont on parle depuis 2008. Un pacte plus ou moins formel conclu au cœur de l’été dans le riad d’Anne Sinclair, à la veille du Congrès de Reims.
Les rôles sont alors clairement répartis. A Martine Aubry, le PS, et à Dominique Strauss-Kahn, en réserve de la République, la candidature pour 2012. Ils ne feraient rien l’un contre l’autre, et le mieux placé serait candidat. Le mieux placé, en ce printemps 2011, c’est Dominique Strauss-Kahn, qui caracole en tête dans les sondages.
« Oui, je voulais être candidat », a-t-il reconnu sur TF1. Une version démentie par Martine Aubry. « Rien n’avait été décidé », jurait-elle ce matin dans les locaux du journal Libération. Faux, si l’on en croit les nombreux témoignages, dont celui de Ségolène Royal ce matin sur RTL, informée dès la « fin avril » que DSK serait candidat.
En déplacement ce lundi à Nice, l’ancienne patronne du PS est revenue à la charge. « Est-ce que j'ai l'air d'une candidate de substitution? Non, je suis la candidate qu'il faut. » On comprend son embarras. Comme on comprend très bien la jubilation des proches de François Hollande, sur le mode « on vous l’avait bien dit ». « Si Martine Aubry est aujourd’hui candidate, explique le député hollandais André Vallini, c’est parce que DSK ne peut pas l’être ».
Aubry candidate par défaut, Aubry le plan B, c’est l’idée contre laquelle se bat son entourage depuis quatre mois. « Je n'ai jamais décidé de faire quelque chose parce que j'étais poussée à le faire », se justifie Martine Aubry. Un « storytelling » qui s’apparente à une réécriture de l’histoire. De meetings en débat télé, elle le répète partout : « Je suis prête », « prête » à être présidente, comme si on en doutait.