Avec notre envoyée spéciale à La Grande-Motte, Valérie Gas
En arrivant ensemble à La Grande-Motte, Jean-Louis Borloo et Hervé Morin, ont voulu couper court aux rumeurs sur leur mésentente qui courent depuis des mois, mais ont repris du poil de la bête depuis le week-end dernier.
Hervé Morin a, en effet, effectué sa rentrée politique une semaine avant la première université d’été de l’Alliance républicaine, écologiste et sociale (ARES) en mettant en doute la volonté de Jean-Louis Borloo de porter une candidature centriste jusqu’au scrutin présidentiel. Une attitude qui lui a valu des réactions violentes jusque dans son propre parti. Le vice-président exécutif du Nouveau centre, Jean-Christophe Lagarde, absent à La Grande-Motte, l’a ainsi accusé de jouer contre son camp.
Du coup, Jean-Louis Borloo et Hervé Morin ont senti qu’il fallait casser la spirale des invectives et afficher l’unité face aux caméras, aux objectifs des appareils photos et aux militants. Jean-Louis Borloo a ainsi estimé qu’ils étaient là tous les deux pour diffuser un message positif : « C’est l’unité, c’est l’enthousiasme, c’est le projet, c’est l’énergie ». Et Hervé Morin s’est empressé d’ajouter qu’il ne fallait pas seulement s’attarder sur eux deux mais sur le fait qu’il y avait « mille cinq cent, deux mille personnes » présentes pour ce rendez-vous.
Unité affichée, ambitions réaffirmées
La photo des deux rivaux centristes unis était un passage obligatoire. Chacun a donc joué le jeu de l’apaisement sans pour autant renoncer à ses ambitions personnelles pour la présidentielle. En tout cas pas Hervé Morin qui a déclaré : « Être candidat à l’élection présidentielle sous la Vème République, c’est une démarche personnelle, ce n’est pas une démarche partisane. C’est une décision individuelle, et cela veut donc dire aussi que chacun est libre d’annoncer sa candidature au moment où il le juge le plus opportun. Même si dans notre cas de figure, il serait mieux, en effet, qu’on y réfléchisse ensemble ».
Jean-Louis Borloo estime, lui, que rien ne va mal entre eux. « Au fond, je trouve que l’acharnement à expliquer qu’on se fout sur la gueule, qu’il y a des tensions, que c’est dérisoire, que ça ne rime à rien, que ça va pas au bout, c’est probablement que ça correspond… à un moment particulier de l’histoire. Donc il n’y a aucun désaccord entre nous sur la stratégie, la façon de faire tous les jours. Laissez dire, laissez faire les rumeurs et les ragots », a voulu croire l'ancien ministre de l'Ecologie du gouvernement Fillon.
Laisser dire, laisser faire encore quelques jours, quelques semaines, donc, jusqu’à ce qu’enfin Jean-Louis Borloo se décide à se présenter officiellement.