Immigration en France : des manifestations pour le droit à l’égalité

En France, les manifestations de samedi 28 mai 2011 étaient des rassemblements contre le racisme, la politique d’immigration du gouvernement et pour la régularisation des sans-papiers. Le mouvement a été lancé par le collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici », alors qu’une nouvelle loi a été votée récemment au Parlement. Cette dernière durcit les règles d'éloignement des sans-papiers et l'accès à la santé.

A Paris, le cortège a réuni entre 2 200 personnes selon la police et 8 000 selon les organisateurs. Les manifestants n’avaient qu’une personne en ligne de mire : Claude Guéant. Le ministre de l’Intérieur a multiplié les déclarations sur les immigrés ces derniers temps.

Dans le défilé, son nom était sur toutes les lèvres, notamment sur celles d’Olivier Lecour Grandmaison, l’organisateur de ce rassemblement : « Pratiquement chaque semaine, Claude Guéant, qui se prend pour un Charles Martel en costume gris, découvre de nouveaux fléaux : le nombre d’étrangers, les réfugiés, les musulmans, aujourd’hui les enfants d’immigrés. Et donc je crois qu’on est confronté à une situation dans laquelle la politique d’immigration du gouvernement est l’une des plus graves jamais conduite sous la République ».

Parmi les manifestants, on peut rencontrer Beija. Cette femme a été régularisée il y a quelques années. Aujourd’hui, elle est venue soutenir ses compagnons qui vivent dans la clandestinité, et dénoncer un climat qu’elle juge délétère : « Nous sommes là aujourd’hui pour dénoncer toute cette lepénisation des esprits, tous ces discours et tous ces programmes qui sont faits à des fins électoralistes au détriment des droits fondamentaux des immigrés : le droit de se soigner, le droit de travailler ».

Les pancartes affichées par les manifestants vont d’ailleurs dans ce sens. On pouvait lire par exemple : « Même sol, mêmes droits ». D'ailleurs, Sophia, une jeune algérienne chargée de projet en marketing, aimerait que ce slogan devienne réalité : « Cela fait longtemps que je travaille. Ça fait dix ans que je suis en France. J’ai fait mes études et je travaille en France. Je suis en CDI. Je ne vois pas pourquoi je resterai à demander l’égalité comme ça, c’est pesant à la longue ». Sophia, comme d’autres étrangers sans-papiers, mise désormais sur l’alternance en 2012.

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