Les meilleurs ennemis de Nicolas Hulot sont des écologistes

Favori des Français pour représenter le mouvement écologiste à l'élection présidentielle de 2012, Nicolas Hulot s'est porté candidat à l’investiture ce mercredi 13 avril 2011. Pour l’heure, c’est dans le camp des verts et des altermondialistes que les critiques sont les plus vives à son égard.

Avec de tels amis, pas besoin d’ennemis. L’adage se vérifie avec Nicolas Hulot, tout nouveau candidat à l’investiture ecologiste pour l'élection présidentielle de 2012. Deuxième personnalité politique préférée des Français derrière Jacques Chirac (71% d’opinions positives selon le sondage Paris-Match Ifop du 12 avril), le créateur d’Ushuaia n’a pas que des admirateurs dans son propre camp. C’est même là, dans la mouvance écologiste et altermondialiste, que l’on trouve pour le moment ses détracteurs les plus virulents.

Des mécènes encombrants

Au premier rang d’entre eux, le directeur du mensuel La Décroissance, Vincent Cheynet, qui mettait en ligne, dès 2007, un « Pacte contre Hulot », signé par plus de 10 000 internautes. Il s’agissait d’une réplique cinglante au « pacte écologique », la charte lancée quelques mois plus tôt par Nicolas Hulot. Selon Vincent Cheynet, le candidat Hulot est avant tout « le produit d’un système » et « l’agent des multinationales qui financent son entreprise ».

L’entreprise en question, la Fondation Nicolas Hulot, compte à son conseil d’administration la chaîne TF1, le groupe L’Oréal ainsi qu’EDF (Electricité de France), des mécènes pas vraiment écolo-compatibles au goût de Fabrice Nicolino, auteur du livre Qui a tué l’écologie ? « C’est un boy scout qui nous fait perdre du temps », fulmine-t-il. « Il a parrainé le Grenelle de l’environnement et il a osé dire que c’était un succès ».

Même si le candidat Hulot a changé d’avis depuis (il a suspendu sa participation aux groupes de travail du Grenelle après l’abandon de la taxe carbone en 2010), il continue d’irriter Stéphane Lhomme, président de l’Observatoire du Nucléaire pour qui « Nicolas Hulot n’est écologiste qu’au petit écran » et qui votera contre lui lors de la primaire EELV. « Le plus choquant, dit-il, c'est que c'est en surfant sur la catastrophe de Fukushima qu’il décide de se porter à la primaire, alors qu'il n'avait jamais pris position contre le nucléaire ».

Fini le sanctuaire

A Sevran, en Seine-Saint-Denis, ville retenue par Nicolas Hulot pour officialiser sa candidature, il est loin d'être apprécié de tous. « Sevran n'est pas un décor de cinéma où les personnalités médiatiques et politiques peuvent s'acheter une conscience sociale à peu de frais », s’est insurgé dans un communiqué François Asensi, député de cette onzième circonscription de la Seine-Saint-Denis sous l’étiquette de la FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique).

Avant même d’entrer dans l’arène politique, Nicolas Hulot recevait donc déjà des coups, de quoi donner de la résonance aux propos que tenait en janvier dernier le député Noël Mamère, premier soutien d’Eva Joly comme candidate des écologistes et lui-même ancien homme de télévision.

« Nicolas n'aime pas prendre des coups. Là où il est actuellement, il est préservé. S'il franchit le pas, il va sortir de son sanctuaire », prévenait l'élu Europe Ecologie-Les Verts de Gironde dans un entretien accordé au quotidien Sud-Ouest. Désormais, le pas est franchi.

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