Dans une brève déclaration en conseil des ministres diffusée mercredi 9 février par la présidence de la République, le chef de l'Etat a demandé à ses ministres de privilégier désormais la France pour passer leurs vacances. Il a également exigé que toute invitation à l'étranger d'un membre du gouvernement français soit autorisée par le Premier ministre.
Ces autorisations seront données « en accord avec la cellule diplomatique de la présidence de la République pour examiner leur compatibilité avec la politique étrangère de la France », a-t-il précisé.
Nicolas Sarkozy et François Fillon s'efforcent de mettre fin à la polémique déclenchée par les vacances tunisiennes de la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie et celles du Premier ministre en Egypte.
Il est reproché à Michèle Alliot-Marie d'avoir emprunté à deux reprises en Tunisie l'avion privé d'un homme d'affaires tunisien, alors que le mouvement social qui a emporté le régime du président Ben Ali commençait à monter. L'opposition réclame sa démission.
François Fillon a pour sa part reconnu avoir séjourné à Assouan, en Egypte, du 26 décembre au 2 janvier, avec épouse et enfants, à l'invitation des autorités égyptiennes, trois semaines avant les émeutes contre le président Hosni Moubarak. Il a également admis avoir emprunté un avion gouvernemental égyptien pour une excursion à Abou Simbel et effectué une sortie en bateau sur le Nil à l'invitation des autorités égyptiennes. Mais, a-t-il déclaré mercredi après-midi à l'Assemblée nationale, « j'ai respecté toutes les règles liées aux déplacements privés d'un Premier ministre. »
Lors de la trêve des fêtes de fin d'année, Nicolas Sarkozy avait lui-même passé quelques jours au Maroc.