Il l'avait pratiquement annoncé lui-même, c'est désormais fait : trois ans et demi après avoir été un éphémère ministre de l'Ecologie avant d'être battu aux législatives, Alain Juppé est de retour comme numéro deux du gouvernement, cette fois au ministère de la Défense où il remplace Hervé Morin, qui a suivi le même chemin qu'un autre centriste, Jean-Louis Borloo, le chemin de la sortie.
Pour compenser cette hémorragie au centre, Michel Mercier, ancien trésorier du MoDem, prend du galon et devient garde des Sceaux à la place de Michèle Alliot-Marie, qui prend la direction du seul ministère régalien qu'elle n'avait pas encore occupé, celui des Affaires étrangères. Elle y remplace Bernard Kouchner, dont le départ était attendu.
De tous les ministres symbolisant l'ouverture, le seul à rester au gouvernement est Eric Besson, désormais chargé de l'Industrie. Jean-Marie Bockel et Fadela Amara disparaissent, de même que Rama Yade, qui paye sans doute quelques déclarations assez peu lisses.
Le tout donne l'impression d'une équipe très politique avec Brice Hortefeux à l'Intérieur et le retour de Xavier Bertrand au ministère du Travail en remplacement d'Eric Woerth. Une équipe un peu plus resserrée : ils sont 30 au lieu de 37 dans le précédent gouvernement.