Un mois, un temps record pour obtenir une audience privée dans l'agenda très chargé du pape. Celui du président français l'est largement autant sinon plus, mais il lui fallait dissiper des malentendus et renouer avec les catholiques français.
Il y a d'abord la petite phrase sibylline, le 22 août 2010, du pape qui rappelait lors de la prière de l'Angélus la nécessité de « savoir accueillir les légitimes diversités humaines ». Prononcée en français, il n'en fallut pas plus pour que les médias l'interprètent comme une critique voilée de la politique du gouvernement français à l'égard des Roms. Le pape aurait rejoint en cela les évêques français qui avaient dénoncé haut et fort le sort réservé aux Roms.
Cette seule polémique apparaît toutefois trop mince pour motiver la demande d'une audience privée. Le président français, certes, s'expliquera sur ce dossier, se plaindra au passage de l'ingérence des évêques mais c'est surtout pour un électorat catholique dont il s'est éloigné qu'il vient au Vatican.
La laïcité positive défendue en décembre 2007, n'aura pas suffi à maintenir le lien avec des catholiques de gauche comme de droite. Les uns lui reprochant d'être le président des riches, les autres de défendre insuffisamment les valeurs chrétiennes.