L’ONU appelle la France à « éviter » les rapatriements collectifs des Roms

Les Nations unies ont à leur tour condamné les expulsions collectives de Roms. Après l'Europe, le Vatican, les organisations de défense des droits de l'homme, les critiques s'accumulent contre le durcissement de la politique anti-Roms, impulsée par le président français Nicolas Sarkozy, il y a un mois.

« Eviter » le renvoi collectif des Roms : c’est l’une des recommandations que le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) de l’ONU a fait à la France, vendredi 27 août, en clôturant sa 77ème session, à Genève, après trois semaines de débat. Le Comité s’est aussi inquiété des « discours politiques de nature discriminatoire ». Il s’est dit d’autant plus préoccupé qu’en parallèle, il note « une augmentation récente des actes et manifestations à caractère raciste et xénophobe ». Ces critiques étaient prévisibles.

Procédure d'alerte

Le Comité avait déjà épinglé la France, le 12 août dernier, lors de l’examen de son dossier. Quinze jours après, les remarques du CERD sont simplement formulées de manière plus officielle. Une procédure d’alerte va être activée par le Comité. Une procédure exceptionnelle qui n'est enclenchée que dans le cas de « discriminations raciales massives », a précisé le rapporteur spécial chargé de la France, l’Américain Pierre-Richard Prosper. Le Comité a reconnu toutefois que le problème des Roms n’était pas seulement français mais européen. Commission et Conseil de l’Europe vont être officiellement alertés, dès ce vendredi 27 août, par le comité de l’ONU.

Paris maintient sa position

Des organisations comme la Ligue des droits de l’homme (LDH) ou la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) se sont félicitées des observations de l’ONU à l’encontre de la France. La réaction du gouvernement français  été immédiate. Ces renvois s’effectuent dans le « respect scrupuleux de la législation européenne et de ses engagements internationaux », a tenu à réaffirmer le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. « Tout départ se fait au cas par cas et avec une aide au retour », a souligné une nouvelle fois le quai d’Orsay, en réaction aux remarques du CERD.

 

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