La crise politique malgache s’invite dans les débats du sommet Afrique-France

Les Malgaches n'étaient pas invités à Nice, et pourtant Madagascar a été l'un des principaux sujets de discussion de ce 25e sommet Afrique France. Après la rupture des négociations entre le pouvoir et l'opposition malgache, on s'attendait à un bras de fer à Nice entre Français et Sud-Africains. Mais apparemment, Nicolas Sarkozy et son homologue sud-africain Jacob Zuma ont trouvé un terrain d'entente.

Avec notre envoyé spécial à Nice, Christophe Boisbouvier

On croyait Paris et Pretoria très fâchés sur le dossier malgache. On croyait Paris très proche de l'actuel homme fort Andry Rajoelina, et Pretoria sur la ligne du président déchu Marc Ravalomanana. Mais lundi 31 mai à Nice, le déjeuner Sarkozy-Zuma a visiblement rapproché les points de vue. Explications du président français lors d’une conférence de presse commune avec Jacob Zuma :

« Sur Madagascar, il y a eu une bonne nouvelle très récemment puisque M. Rajoelina a indiqué qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle, a déclaré Nicolas Sarkozy. Donc je crois pouvoir dire, mais M. Zuma le dira lui-même, que les positions entre la SADC (ndlr : Communauté de développement d'Afrique australe, médiatrice dans la crise), l’Afrique du Sud et la France se sont extrêmement rapprochées. Je pense vraiment que sur cette question là, la confiance qu’il y a entre le président Zuma et moi et puis le travail qui a été fait a beaucoup rapproché les choses. Je pense qu’il n'y a pas de problème ».

Jacob Zuma est-il d'accord ? Réponse de l'intéressé :

« Madagascar est un dossier prioritaire. Le président Sarkozy a certainement raison. On se rapproche d’une solution. Je suis très reconnaissant à la France et particulièrement au président d’avoir contribuer à la résolution de cette question. Le président Sarkozy a évoqué le fait que l’un des candidats finalement ne se présenterait pas, ce qui est la preuve d’un changement d’attitude chez les dirigeants malgaches. Alors on est confiant de voir le problème se résoudre rapidement ».

En clair, le renoncement d'Andry Rajoelina est donc pour beaucoup dans le rapprochement entre Paris et Pretoria. Mais il reste le non dit. Paris n'entend rien faire pour aider Marc Ravalomanana à revenir dans la course, alors que Pretoria, au contraire, souhaite que l'ex-président puisse rentrer et, pourquoi pas, se représenter.

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