Avec notre bureau de Bruxelles
La Grèce est mise au pied du mur et les Européens ont décidé hier soir de ne pas payer les 130 milliards d’euros. En fin de compte, le principal résultat de cette réunion des 17 ministres des Finances n’est pas survenu pendant l’Eurogroupe à Bruxelles mais auparavant à Athènes. La convocation des ministres à Bruxelles était en fait d’abord une échéance pour forcer la main des trois partis de la coalition et les forcer en tout cas à aller jusqu’au bout des négociations avec la troïka des créanciers publics (l’Union européenne, la Banque centrale, le Fonds monétaire international). Mais l’accord sur les nouvelles mesures de rigueur a été jugé lacunaire.
Les Européens ont posé trois nouvelles conditions à la Grèce avant d’accepter de débloquer le deuxième plan d’aide. D’abord, il faudra que le Parlement grec approuve le nouveau plan de rigueur lors de sa cession de dimanche. Ensuite il faudra que 325 millions d’économies supplémentaires soient réalisées. Et enfin, les trois partis de la coalition devront s’engager formellement à mettre en œuvre les réformes prévues, même après les prochaines législatives.
Côté européen, on commence à trouver le temps un peu long
Les Européens estiment que la Grèce n’applique pas forcément extrêmement bien les remèdes qu’on veut lui imposer. Et surtout car certains partis politiques ont des arrières-pensées électoralistes. En sortant de la réunion hier soir, le ministre grec des Finances, Evangelos Venizelos, a estimé que le parti conservateur, Néa Dimokratía, accusé d’avoir freiné les négociations, allait maintenant devoir décider s’il voulait que la Grèce reste dans la zone euro. D’où cet « ultimatum » : les Européens veulent que les partis grecs décident.