Pour la Ligue du Nord, qui occupe 59 sièges au Parlement italien (sur un total de 633 siège), les jeux sont faits.
Son dirigeant et fondateur, Umberto Bossi s'est entretenu ce lundi soir 7 novembre 2011 avec Silvio Berlusconi. La discussion ne semble pas avoir convaincu le nordiste. À quelques heures d'un vote crucial à l'Assemblée nationale, Umberto Bossi appelle le président du conseil italien à démissionner. Il annonce même par qui il devrait être remplacé : Angelino Alfano, secrétaire général du Peuple de la liberté, dauphin du Cavaliere.
Silvio Berlusconi avait juré de s'accrocher jusqu'au printemps 2013 mais la situation s'est détériorée ces dernières semaines avec une accélération vertigineuse ces derniers jours.
Son ministre des Finances, Giulio Tremonti, lui a expliqué qu’à tort ou a raison désormais le problème de l’Italie : c’était lui.
Roberto Maroni, ministre de l’Intérieur et membre de la Ligue du Nord l’avait déjà lâché ce week-end : « c’est terminé inutile de t’accrocher», lui a-t-il conseillé.
Trois députés de la Ligue sont passés chez les centristes de Pierferdinando Casini. Six autres députés du Peuple de la Liberté, le parti de Silvio Berlusconi, lui ont écrit pour lui demander de se retirer.
Aux dernières estimations, le Cavaliere ne disposerait plus que de 310 voix à l’Assemblée alors qu’ il lui en faudrait 316 pour se maintenir.
La sanction des marchés financiers
Dans la journée d'hier, les rumeurs sur la démission de Berlusconi allaient bon train alimentant l'inquiétude des marchés financiers. Les taux d'intérêt faisaient le yo-yo.
L’Italie, ce n’est pas la Grèce (*). L’Italie, c’est la troisième économie de la zone euro et ses 1 900 milliards de dettes sont, autrement, plus difficiles à gérer pour la zone euro.
Le niveau d'endettement est tel, que l'Italie va devoir emprunter, en 2012, près de 240 milliards d’euros pour se refinancer, à des taux qui approchent maintenant la barre des 7%.
Compte tenu de ces pressions, ses partenaires du G20 ont décidé, la semaine dernière, de placer le pays sous la surveillance du Fonds monétaire international. Le FMI, aux côtés de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne, va s’assurer de la mise en œuvre des réformes budgétaires du gouvernement Berlusconi.
Parmi ces mesures, on trouve au chapitre des recettes, une hausse de la TVA et un impôt de solidarité pour les ménages les plus aisés.
Au chapitre des dépenses, le gouvernement italien a décidé de réduire le nombre de fonctionnaires et de réformer le système des retraites. L’âge de départ à la retraite sera progressivement retardé de 65 à 67 ans.
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(*) La Grèce représente 2% du PIB européen