avec notre envoyé spécial à Diyarbakir,Nicolas Falez
Des véhicules blindés de la police et de l’armée turque circulent en ville mais les habitants de Diyarbakir ont retrouvé un semblant de vie normale ces derniers jours, après des semaines marquées par des affrontements parfois violents entre manifestants et forces de l’ordre, des arrestations et des périodes de couvre-feu imposées par les autorités.
Diyarbakir est en plein territoire kurde, dans l’un des fiefs de la guérilla du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan. Le conflit armé entre cette organisation et le pouvoir turc a fait 40.000 morts depuis 30 ans et ici on accuse le président turc Erdogan et son gouvernement d’avoir voulu réveiller cette guerre l’été dernier afin d’en retirer un bénéfice politique.
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Opération contre EI
Mais ça n’est pas tout : à Diyarbakir, un évènement d’une autre nature s’est produit en début de semaine. Une opération de la police turque contre une cellule du groupe Etat islamique : 7 jihadistes ont été tués et 2 policiers ont trouvé la mort dans l’assaut lorsqu’un kamikaze a fait exploser sa bombe.
C’est dans ce contexte que le Premier Ministre turc Ahmet Davutoglu est attendu aujourd’hui à Diyarbakir pour un meeting de son parti conservateur, l’AKP. A Diyarbakir l’AKP a des candidats et des électeurs kurdes mais le parti qui devrait faire le plein de voix dimanche dans la région c’est le HDP, le Parti Démocratique des Peuples, une formation de gauche pro-Kurde.