Pour Hollande et Merkel, la réponse aux crises passe par plus d’Europe

François Hollande et Angela Merkel se sont exprimés ensemble ce mercredi 7 octobre devant le Parlement européen à Strasbourg. Tous deux ont plaidé pour un renforcement de l’intégration européenne et l’idée d’une fédération d'Etats-nations.

Côte à côte, face aux eurodéputés. La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande ont chacun prononcé un discours cemercredi devant le Parlement européen réuni à Strasbourg. Les discours des deux dirigeants étaient très attendus, rapporte l'envoyé spécial de RFI à Strasbourg, Piotr Moszynski.

Le président français et la chancelière allemande ont lancé des messages politiques forts concernant notamment la crise migratoire actuelle et, dans ce contexte, l’unité de l’Europe. Ils ont plaidé tous les deux pour un renforcement des frontières extérieures de l’Union européenne. La chancelière allemande a notamment estimé que les règles d’asile actuellement en vigueur en Europe étaient « obsolètes ». Mais elle a également souligné que les Etats de l'UE doivent « assumer de façon responsable l'attrait de l'Europe », estimant que « les chances sont beaucoup plus importantes que les risques ».

Après le choc provoqué par la première grande vague de réfugiés, un bilan des politiques à corriger et un plan d’action commune à l’échelle européenne sont en train d’être mis en place. Une réunion entre les ministres européens de l'Intérieur est d'ailleurs programmée ce jeudi 8 octobre à Luxembourg.

Les deux dirigeants semblent toutefois bien conscients qu’il faut que l’Europe soit beaucoup plus unie pour réussir. Le président français a appelé les pays membres de l’Union à faire preuve d’unité. Il a prévenu que, dans le cas contraire, c’est « le retour des frontières nationales, le démantèlement des politiques communautaires et l’abandon de l’euro » qui menace l’Europe.

François Hollande : « Le souverainisme, c'est le déclinisme »

Mais, dans le débat qui a suivi les prestations des deux dirigeants, il y a eu des voix – dont celle de Marine Le Pen - qui réclamaient justement moins d’Europe, et plus de nations. En répondant à ces attaques, François Hollande a souligné que la vraie souveraineté nationale et européenne n’avait rien à voir avec le courant des souverainistes, et encore moins avec le populisme. « Le souverainisme, c’est le déclinisme », a formulé le chef de l’Etat français. « Le débat n'est pas entre plus d'Europe et moins d'Europe, mais entre l'affirmation de l'Europe et la fin de l'Europe », a-t-il poursuivi, défendant l’idée « d'une fédération d'Etats-nations qui doit rester notre horizon ».

« Il y a une tentation de repli national chaque fois qu'il y a une épreuve. Rien n'est pourtant plus vain que de chercher à se sauver seul, à se dérober, à s'abriter quand des événements majeurs se produisent dans le monde entier », a-t-il ajouté. Et c’était précisément l’un des messages politiques forts de cette visite.

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