Angela Merkel et François Hollande devant le Parlement européen

François Hollande et Angela Merkel seront ce mercredi 7 septembre en milieu d'après-midi devant le Parlement européen à Strasbourg. Ils devraient affirmer la nécessité de renforcer l'Europe face aux crises, migratoires notamment, et à la montée des extrémismes. Il s’agit d’une visite conjointe très symbolique et inédite depuis celle de François Mitterrand et Helmut Kohl, il y a vingt-six ans.

Avec notre envoyé spécial à StrasbourgPiotr Moszynski

L’idée d’une telle visite en session plénière au Parlement de Strasbourg germait depuis déjà plusieurs mois. A l’origine, elle devait être surtout une réaction aux craintes suscitées en Europe, mais aussi un peu partout dans le monde, par la situation de la zone euro créée par la crise grecque. A l’origine, le projet a été motivé par l'urgence de réformer l'Union économique et monétaire. L’objectif initial de la rencontre porte donc sur l’intégration économique.

Seulement, depuis le 30 janvier, quand cette visite avait été évoquée pour la première fois, la crise migratoire est passée par là, en obligeant les Européens à se poser des questions beaucoup plus générales sur leur situation et sur leurs objectifs. Ainsi, il ne faut pas trop s’attendre à des annonces de décisions précises, mais plutôt à des messages politiques forts sur le présent et l’avenir de l’Europe. Les deux dirigeants tenteront de les passer lors de prestations de quinze minutes chacun et à l’occasion de leurs réponses aux questions et remarques des présidents des groupes parlementaires.

Des discours symboliques

La symbolique de cette rencontre est forte. Les deux leaders appartiennent à des sensibilités politiques opposées, mais ils expliquent leur approche à l’Europe ensemble. Pour que le couple franco-allemand s’engage à ce point et de cette manière, il faut une vraie urgence. Cette urgence, c’est celle d’approfondir l’intégration face aux différentes adversités que l’Europe doit affronter en ce moment.

Toutefois, les deux parties ne sont pas obligées de se faire violence pour agir ensemble. Il y a un vrai rapprochement franco-allemand qui était bien visible pendant toute l’année et qui ne s’est pas démenti quand la crise des réfugiés a éclaté, bien au contraire.

« Les citoyens attendent des politiques efficaces »

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, s'est, lui aussi, adressé au Parlement européen cette semaine. Il a rendu hommage à l'action commune du président français et de la chancelière allemande, avant de parler des défis qu'il devront relever. « Il s'agit de passer l'examen de protection de la communauté européenne et de ses frontières extérieures. S'ils échouent, ils porteront avec vous tous la responsabilité de la résurgence des murs et des barrières à nos frontières internes, ici, en Europe. Et ceci nous amènerait, plutôt tôt que tard, à une catastrophe politique. Les citoyens ordinaires attendent que les politiques soient efficaces et déterminés. Si les principaux leaders ne s'en rendent pas compte, les peuples se mettront à chercher des leaderships d'un autre genre : radicaux et impitoyables », a déclaré Donald Tusk.

Les eurodéputés souhaitent une direction claire pour l'UE

Les députés européens, quant à eux, attendent surtout des dirigeants français et allemand, la définition d'une ligne claire à suivre pour le Parlement de Strasbourg. « Mon attente porte sur la sécurisation de nos frontières externes pour savoir qui sont les réfugiés politiques que nous devons accepter », a fait savoir Joseph Daul, élu du Parti populaire européen. « J'espère que la chancelière et le président vont esquisser ensemble des perspectives à moyen terme », renchérit la député libérale Sylvie Goulard.

Angela Merkel et François Hollande vont prononcer leurs discours devant le Parlement européen à partir de 15h cet après-midi.

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