Les résultats définitifs du référendum grec n’étaient pas encore été dévoilés que des personnalités politiques internationales avaient déjà réagi à la victoire annoncée du « non ». Prenant acte de résultat, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, qui se sont entretenu par téléphone au soir de la journée de vote, ont dit « respecter » le choix du peuple grec et ont reconnu la « légitimité » du référendum.
Le ministre allemand de l’Economie a eu, lui, des mots beaucoup plus durs. Le Premier ministre Alexis Tsipras a « coupé les derniers ponts » entre son pays et l’Europe, a lâché Sigmar Gabriel qui considère que de nouvelles négociations des Européens avec Athènes semblent désormais « difficilement imaginables ». « Tsipras et son gouvernement mènent le peuple grec sur un chemin de renoncement amer et de désespoir », a-t-il poursuivi. Le président du parti social-démocrate reste sur la ligne dure qu'il a adoptée ces derniers temps. Il a été rejoint dimanche soir par plusieurs responsables conservateurs comme le secrétaire général des chrétiens sociaux bavarois estimant que le Premier ministre grec avait menti à ses électeurs leur faisant croire qu'on pouvait toucher des aides sans réformes.
Les extrêmes saluent le « non »
A l’inverse, ceux qui manifestaient leur soutien au gouvernement d’Alexis Tsipras saluent ce dimanche soir le courage du peuple grec qui a su résister à la pression des créanciers. « Aujourd’hui, en Grèce, la démocratie l’a emporté », s’est réjoui sur Twitter Pablo Iglesias, le leader du parti antilibéral espagnol Podemos.
En France, le président du groupe Front de gauche à l’Assemblée, André Chassaigne, a déclaré dans un communiqué : « Le peuple grec a courageusement dit "non" aux diktats de la troïka, "non" à l’Europe de l’austérité générale et absolue, "non" à l’Europe des financiers ». André Chassaigne appelle désormais le président François Hollande à être solidaire du peuple grec en cas de tentative d’exclusion de la Grèce de la zone euro.
« Diktats », le mot a été repris par la présidente du Front national Marine Le Pen, mais pour dénoncer une politique européenne qui, selon elle, veut imposer la monnaie unique. Le Front national voit ainsi dans la victoire du « non » en Grèce « le début de la fin de la zone euro ». « On a démontré que l’Union européenne n’est pas irréversible », a estimé Florian Philippot.
Inquiétudes
Pour d’autres responsables politiques français, en revanche, ce résultat laisse présager des jours difficiles pour la Grèce et pour l’Europe. C’est le cas de François Bayrou, président du MoDem, pour qui Athènes est entrée dans « la zone des tempêtes ». « Une telle déstabilisation ne présage rien de bon et débouche, contrairement aux promesses, sur une sortie plus ou moins brutale de ce pays de la zone euro », prédit-il. Peu de réactions en revanche du côté du Parti socialiste qui reste prudent.
Une inquiétude partagée par le président du Parlement Martin Schulz. « Le gouvernement grec doit faire dans les heures qui viennent des proposition conséquentes et constructives », faute de quoi « nous entrerons dans une période très difficile et même dramatique », a-t-il déclaré dans un message vidéo.