Une victoire du « non », lors du référendum de ce dimanche 5 juillet, ouvrirait la porte à de nouvelles négociations, assure le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, qui commence à savoir de quoi il parle.
Dès la victoire de son parti de la gauche radicale, Syriza, aux élections législatives, fin janvier 2015, Alexis Tspiras tente de renégocier le plan d'aide internationale et de mettre fin à l'austérité qui a mis un quart de la population au chômage et provoqué la chute de 25 % du PIB du pays. Mais ses créanciers ne l'entendent pas de cette oreille et exigent des coupes dans les retraites et une réforme du marché du travail.
Le 20 février 2015, la troïka - la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) - prolonge l'aide qui prévoit en totalité 140 milliards d’euros d’aide sous forme de prêts à la Grèce, selon un programme d’aide européen adopté en 2012 et ce jusqu'au 30 juin. Athènes s'engage, e son côté, à proposer une nouvelle série de réformes afin d'obtenir une nouvelle tranche d'aide après le 30 juin.
Exigences « irrationnelles »
Mais Bruxelles rejette les contre-propositions grecques sur la réforme des retraites et sur la TVA, deux des principaux points qui opposent la Commission européenne et Athènes, avec la question de la dette. Athènes dénonce alors le modèle européen qui a « saccagé » son économie et l’« opportunisme politique » de ses créanciers concernant leurs exigences « irrationnelles ». Elle demande même le remboursement de sa dette de guerre à l'Allemagne. En effet, un accord signé en 1953 avait permis à la République fédérale d’Allemagne (RFA) d'annuler plus de 60 % de sa dette contractée avant et après-guerre. La Grèce était alors l’un des 21 créanciers de la RFA.
Athènes va jusqu’à se rapprocher de la Russie, en conflit avec l'Europe, notamment au sujet de l’Ukraine. Alexis Tsipras se rend au Forum économique international de Saint-Pétersbourg les 19 et 20 juin, laissant penser que la Grèce n'hésitera pas à se tourner vers Moscou si les désaccords avec ses créanciers persistent.
Au final, les créanciers proposent 12 milliards d'euros d'aide à la Grèce jusqu'à fin novembre 2015 à condition d'un accord rapide sur les réformes. Les Grecs doivent se prononcer ce dimanche 4 juillet sur cette dernière proposition, alors qu’Alexis Tsipras a rompu unilatéralement les négociations avec les Européens et le FMI la semaine passée, et appelle à voter « non » ce dimanche.