La Chine aussi se préoccupe du sort de la Grèce

« Que la Grèce reste dans la zone euro n’est pas seulement une question qui concerne l’Europe mais aussi la Chine », avait déclaré le Premier ministre Li Keqiang lors de sa tournée européenne, refusant pourtant de confirmer que Pékin pourrait même mettre la main à la poche pour sauver le pays aux abois. La Chine a un vif intérêt de voir Athènes sortir de la crise, car pour développer son influence économique sur le Vieux Continent, Pékin compte notamment sur la Grèce.

Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt

La Grèce est une pièce maîtresse pour réaliser un vieux rêve chinois : relancer l’antique « route maritime de la soie » qui doit relier la Chine à l’Europe. Une voie censée transporter des marchandises chinoises depuis le port de Shanghai, notamment vers Athènes où les Chinois ont déjà investi plus de 4 milliards d’euros pour exploiter deux terminaux du port de Pirée.

Ainsi lorsque la gauche d’Alexis Tsipras a suspendu le rachat de 67 % des parts que l’Etat grec possède dans la société portuaire, la presse chinoise a immédiatement crié à la trahison.

Une « porte d'entrée »

« La Grèce est notre porte d’entrée vers l’Europe », estime le Premier ministre Li Keqiang qui dit vouloir jouer un « rôle constructif » pour éviter la sortie de la zone euro de ce partenaire stratégique de Pékin.

« La Chine est opposée au Grexit », titre, de son côté, le journal officiel, China Daily, pour qui une telle sortie pourrait mettre en danger les investissements chinois. Car l’enjeu est de taille : en 2014, les échanges commerciaux entre les deux pays se sont élevés à 4,5 milliards d’euros, en hausse de 24 % par rapport à l’année précédente.

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