Sloviansk, fief des séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine, a été une nouvelle fois le théâtre de violences, ce jeudi 29 mai.
Dans la matinée, un hélicoptère de l’armée a été abattu, selon les informations rapportées par le président ukrainien par intérim. A son bord, des militaires, dont un général, qui allaient assurer la relève. Douze d'entre eux sont morts, un autre est gravement blessé, selon la Garde nationale. L’attaque aurait été perpétrée à l’aide « d’un lance-missile sol-air portatif russe », d'après Olexandre Tourtchinov.
Peu d’attaques, auparavant, avaient causé la mort d'autant de soldats d'un seul coup. Le 22 mai dernier, 17 militaires ukrainiens avaient été tués le même jour : 16 à Volnovakha, dans la région de Donetsk, et un dans la ville de Lougansk.
Aux mains des séparatistes
C’est de Sloviansk, également, que sont parvenues les premières nouvelles des quatre observateurs de l’OSCE, dont l’organisation était sans nouvelle depuis mardi. Le maire autoproclamé de la ville, Viatcheslav Ponomarev, a affirmé savoir où étaient détenus les quatre hommes, qui sont aux mains, donc, des séparatistes.
« Nous les avons interpellés. Nous allons mettre au clair qui ils sont, où ils allaient et pourquoi, et nous les relâcherons », a précisé M. Ponomarev. Selon une source à l’OSCE, citée par l’AFP, les observateurs seraient détenus dans la région de Lougansk.
Calme relatif à Donetsk
Une situation tendue qui tranche quelque peu avec celle qui prévaut dans la ville de Donetsk, où d’intenses combats se sont déroulés lundi autour de l’aéroport, causant la mort d’une quarantaine de personnes, dont de nombreux séparatistes.
La ville est désormais entre les mains des militaires, constate notre envoyée spéciale Anastasia Becchio. Ils contrôlent la plupart des axes routiers. Régulièrement les automobilistes sont arrêtés à des barrages souvent composés de sacs de sable, de barbelés avec une dizaine de soldats en gilet pare-balles et fusil automatique à la main.
Pour rallier Donetsk de Dnipropetrovsk, qui se trouve plus à l’ouest, il faut emprunter des routes de contournement qui sont - bien sûr - en moins bon état, où l’on croise de nombreux camions. Plus personne quasiment ne se risque à emprunter l’axe principal, c’est trop risqué. La route passe non loin des bastions séparatistes et en particulier de la ville de Sloviansk, plus qu'instable depuis ce jeudi matin.