Coronavirus: en Italie, la pénurie de main-d'œuvre menace les récoltes

La question s'est posée presque dès le début du confinement, et il est de plus en plus urgent d'y apporter une réponse. L'Italie risque une pénurie de main-d’œuvre agricole pour récolter fruits et légumes. Le pays emploie de nombreux migrants saisonniers. Avec les mesures sanitaires et les difficultés de déplacement, des milliers de bras pourraient venir à manquer. Selon le journal Il Fatto quotidiano, 40 % des récoltes pourraient pourrir sur place si aucune solution n'est trouvée. Patronat, gouvernement et syndicats cherchent des solutions.

Le gouvernement a prolongé la validité des permis de séjours et envisage la régularisation de sans-papiers. L'organisation agricole CIA y est favorable mais craint que la concrétisation soit trop tardive. L'un de ses responsables, Danilo De Lellis, souhaite donc l'élargissement des coupons de travail permettant une flexibilité dans certains recrutement.

« On voudrait les coupons de travail, donc le retour du travail subsidiaire, précise Danilo De Lellis, joint par Pauline Gleize. Sinon, il faut trouver un outil flexible qui permette d'accélérer les recrutements, y compris pourquoi pas parmi les bénéficiaires du revenu de citoyenneté ou du chômage partiel. »

Mais plusieurs syndicats, dont la Fédération agroalimentaire de la CISL s'opposent à des coupons de travail. « Cela pénalise les travailleurs du point de vue de leur protection sociale, insiste Onofrio Rota, son secrétaire général au micro de Pauline Gleize. Mais nous sommes favorables à l'emploi de personnes touchant des aides. »

« Entreprises pas structurées pas toutes structurées pour cela »

Autre piste envisagée : la création de corridors verts pour faire venir de la main-d’œuvre étrangère. Mais Danilo De Lellis est dubitatif : « Ils devraient faire une quarantaine active. Donc pendant les 14 premiers jours, dans les entreprises, ils ne pourraient pas être en contact avec les autres travailleurs. Ils devraient avoir des vestiaires séparés. Ici, toutes les entreprises ne sont pas structurées pour gérer cela. »

Sans alternative, la distanciation sociale risque aussi d'amener les entreprises qui proposaient un logement ou un moyen de transport à réduire cette offre ou à assumer des coûts plus élevés.

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