Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
Lors d'une conférence de presse à l'Élysée avec le secrétaire général de l'Otan ce jeudi, Emmanuel Macron a reproché à Ankara son manque de « solidarité » et de concertation avec ses alliés occidentaux. Le président français a notamment accusé la Turquie d’avoir « mis en péril » la lutte contre le groupe État islamique avec sa récente offensive en Syrie. Celle-ci visait une milice kurde considérée comme terroriste par Ankara, tout en étant un partenaire-clé de la coalition anti-jihadistes.
Quelques heures plus tard, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a vertement critiqué Emmanuel Macron qu'il a qualifié de « parrain d’une organisation terroriste ». Et le ministre turc d’accuser le président français d’avoir voulu créer un « État terroriste » dans le nord de la Syrie en soutenant ces forces kurdes.
Même son de cloche dans les rangs du parti au pouvoir, l’AKP. Son porte-parole, Ömer Çelik, a désigné Emmanuel Macron comme celui « que la lutte antiterroriste de la Turquie dérange le plus » et comme « celui qui a le plus souvent reçu des leaders terroristes ». Une référence à la visite à l’Élysée d’une porte-parole des forces kurdes syriennes le jour même du lancement de l’opération turque.
Cette passe d’armes intervient alors que la Turquie annonce qu’elle renverra début décembre onze Français membres du groupe État islamique qu’elle a arrêtés en Syrie.