Russie: des parents de manifestants incarcérés en appellent à Vladimir Poutine

Depuis les rassemblements de l’opposition l’été dernier à Moscou, une quinzaine de manifestants ont été jetés en prison. Leurs parents ont formé un collectif pour dénoncer une « parodie de justice » et en appeler au président russe.

Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot

Devant les portes de l’administration présidentielle, la mère d’un jeune lit à voix haute la lettre adressée à Vladimir Poutine. D’autres parents, dont les enfants ont été jetés en prison, l'entourent.

C’est le cas de Mikhaïl Barchaï. Son fils de 21 ans est détenu depuis le mois d’octobre. « Il a participé aux manifestations de cet été et il est accusé d’avoir poussé un policier. D’habitude, dans ce genre d’affaires, les gens sont assignés à résidence. Mais nos enfants, ils ont été arrêtés et jetés en prison », se révolte-t-il.

Le mois dernier, les parents de ces jeunes détenus ont décidé de créer un collectif pour dénoncer des poursuites qu’ils jugent totalement abusives. « Cette lettre à Vladimir Poutine est une lettre de désespoir. Parce que les parents des détenus n’ont pas d’autre solution. La justice ne s’intéresse pas aux preuves, parce que tout est politique à 100 % », affirme Alexandra Krylenkova, militante des droits de l’homme et membre du collectif.

Rongés par le désespoir et l'incompréhension, les parents des détenus se sentent totalement démunis face au système judiciaire et se disent inquiets pour leurs enfants. « Andreï est étudiant, ce n’est pas un voyou ! Depuis son arrestation, nous ne l’avons pas vu une seule fois, déplore Mikhaïl Barchaï. On a pu lui transmettre quelques affaires et c’est tout. Maintenant, on n’a plus qu’à attendre. »

Attendre la prochaine audience, et un verdict qui pourrait être lourd. Plusieurs manifestants arrêtés cet été ont déjà été condamnés à des peines allant de deux à quatre années de prison ferme.

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